BETIZ FEST - Jour 2 - 15 avril 2023
- Alice
- 28 mai 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mai 2023
Cette année, le BETIZFEST célèbre ses vingt ans avec une affiche fidèle à ses habitudes entre Punk et Metal. Le samedi, la programmation traverse une large palette de sous-genre, du Thrash, au Post Metal, au Black Metal ou encore du Sludge. Nous retrouvons des groupes internationaux tels que Insanity Alert et Crisix. Mais aussi des groupes locaux fidèles au festival tels qu’Igorr, Junon ou encore Hangman’s Chair. Au total, huit groupes vont nous en faire voir de toutes les couleurs et les genres durant une journée vive en émotion.
Les festivités débutent avec les Allemands de Dust Bolt. Si je loupe leur performance due à un contretemps, ma dose de Thrash va se présenter plus tard dans la soirée avec Insanity Alert et Crisix. D’ailleurs, les trois formations partagent la même tournée et viennent combler cette affiche par leur indéniable dynamisme.
Tandis que les festivaliers arrivent petit à petit au Palais des Grottes, la formation locale : Junon déboule sur scène. Connus précédemment sous le nom de General Lee, ils sont des habitués du BETIZFEST avec deux passages en 2012 puis 2014. Ils signent leur retour sous le nom de Junon en 2021 avec un nouvel EP “The Shadows Lengthen” qui va être mis à l’honneur. Leur Post Metal/hardcore sombre et dynamique va résonner aux oreilles des connaisseurs et des curieux. Les musiciens vivent chaque moment du set tandis qu’Arnaud au chant apporte une émotion et une intensité toute particulière à l’ensemble. Junon nous livre une prestation fugueuse qui lance les festivités en grande pompe ! Nous avons hâte d’entendre leur premier album prévu pour début 2024.
Les concerts se suivent et ne ressemblent pas. Nous pouvons nous interroger mais pourquoi un groupe fait ses balances habillé avec des peignoirs verts ? Il s’agit évidemment des Autrichiens d’Insanity Alert avec leur Crossover Thrash énergique et totalement barré. Ils font une entrée sur scène complètement inattendue avec des pétards à la main. À cet instant précis, nous savons que nous allons assister à une prestation haute en couleur. Un véritable moment de partage et de retrouvailles va se former avec le public. De courts titres efficaces, toujours avec une pointe d’humour vont s’enchaîner "Life's Too Short", "Why Is David Guetta Still Alive" ou encore "All Mosh / No Brain". Tandis que Kevin au chant brandit des pancartes en mousse ( avec des messages tels que: fuck this shit, all mosh) qui vont s’envoler dans la foule qui va de bon train. Effectivement, les pogos et les mosh-pit à profusion ne vont pas s’arrêter durant les quarante minutes de set. Celui-ci se conclut sur leur classique “Run To Pit” chanté en duo avec un fan monté sur scène. Un dernier moment de partage qui confirme tout le potentiel d’Insanity Alert à unir son humour avec des compositions de qualité. Un moment mémorable et fort de la soirée qu’on risque de ne pas oublier de sitôt.
Il est temps de descendre des montagnes russes avec une nouvelle ambiance plus ambiante et sombre s’annonce avec les Français d'Hangman’s Chair. Leur sludge glacial va jeter un froid, le temps de s’acclimater avec le premier morceau “An Ode To Breakdown” qui nous plonge au travers d’une prestation tout à fait saisissante. Aisément, l’émotion de leurs compositions issues en majorité de leur dernier album “A Loner” qui nous frappe avec fracas. Le public plus calme savoure ce moment de trêve dans les méandres d’une musique sombre et bouleversante. Le contraste entre la voix douce de Cédric et le coup de massue des instruments est inévitablement brutal. La prestation se conclut sur le classique “Naïve” qui me saisit toujours avec autant d’émotion. Après l’effort donné dans le pit durant Insanity Alert, le réconfort résonne avec fracas d'Hangman’s Chair.
Si une pause s’impose de mon côté durant le concert énergique de Pogo Car Crash Control. La soirée est loin d’être finie et réserve de belles surprises.
La soirée va se poursuivre dans une tout autre ambiance avec les Français de Céleste et la noirceur de leur Post Black Metal. Une vidéo en guise d’introduction va nous plonger dans cette ambiance mystérieuse et malaisante. La formation va enchaîner pendant une heure ses morceaux puissants et sombres issus notamment de leur dernier album « Assassine(s) ». Le tout est illuminé par un lightshow minimaliste qui se focalise sur leurs lampes frontales rouges. Aucune interaction avec le public est présente afin de nous garder en apnée dans cette atmosphère pesante et occulte. La prestation est marquante et nous saisit les tripes. Céleste réussi à nous proposer une trêve dans cette affiche éclectique pour nous partager son univers singulier et occulte.
Le temps de reprendre ses esprits, un nouveau changement surgit avec les thrashers espagnols de Crisix. L’ambiance brumeuse va laisser place à la fête avec un public toujours aussi en forme malgré l’heure tardive. Avec aisance, Crisix nous partage son dynamisme communicatif qui se ressent au travers de leurs morceaux. Au menu, du Thrash des plus classiques et efficaces qui donne envie de se défouler. La formation célèbre d’ailleurs la première bougie de leur album « Full HD » mis évidemment à l’honneur. La fin du set s’annonce avec un medley composé de « Hit the Lights / Walk / Antisocial » qui va nous faire réviser nos classiques et chanter en cœur. Il est certains depuis la tournée Warm-Up Hellfest en 2022, Crisix a attisé à sympathie du public français et ce soir cette connexion s’est ressentie. La formation nous livre une prestation dynamique et efficace à souhait.
Les coups de minuit retentissent avec une folle clôture de festival par les Français d’Igorrr. Après leur passage à Lille (2021) et Oignies (2022), la formation fait une nouvelle halte dans la région pour défendre son album « Spirituality and Distorsion ». La prestation débute comme d'habitude avec Gautier Serre, le chef d’orchestre du projet, il se place derrière ses platines avec un solo de breakcore afin de faire monter la tension. Tandis que les musiciens arrivent progressivement sur scène sur le fracassant « Paranoid Bulldozer Italiano ». Ici le changement significatif est la nouvelle vocaliste Marthe qui s’impose aisément sur scène pour nous partager toutes ses prouesses lyriques. Sa voix se complète assurément avec le chant saturé et sombre de JB Le Bail. Les deux vocalistes vont se livrer un jeu de la belle et la bête sur des morceaux comme « Opus Brain » ou encore « IeuD ». D’ailleurs la setlist semble plus sombre et taillée pour les festivals avec des morceaux comme « Viande » ou encore « Parpaing ». La singularité et la force d’Igorrr sont de nous faire voyager dans des univers musicaux totalement diversifiés et barrés. Entre les sonorités orientales sur « Camel Dancefloor » et « Downgrade Desert » ou encore les expérimentations électroniques sur « Very Noise » « Robert » c’est un véritable chaos musical qui ne nous laisse pas insensible.
Le tout accompagné d’un lightshow qui accompagne parfaitement les harmonies. D'ailleurs, ce concert marque le final d’une longue tournée européenne (accompagné notamment de Hangman's Chair sur l’affiche). Durant « Very Noise » les musiciens et leur staff sont venus se défouler une dernière fois sur scène. Cette énergie commutative durant toute la prestation s’est partagée avec les plus téméraires dans la fosse qui ont assisté à un dernier concert remarquable. Cette avalanche de sonorités diverse et variée résume parfaitement le ton de cette seconde et dernière journée du Betizfest riche en émotion.
Il est temps sur cette note des plus positives de dire en revoir au Palais des Grottes. Cette seconde journée a été une explosion de diversité musicale et a répondu à toutes nos attentes. En remerciant les équipes du Betizfest pour l'organisation de cette édition (et de perpétuer le festival depuis 20 ans!) et François pour l’accréd'. En espérant se retrouver l’année prochaine dans le pit pour une nouvelle affiche éclectique !