Genre : Stoner/Doom/Heavy-psych
Pays : France
Label : Autoproduction
Date de sortie : 05.05.2023
Avec des productions aux noms si cryptiques et rêveurs que "Kanagawa" ou "Héliolite", on ne pouvait imaginer que deux types de musique pour Birds of Nazca : soit du post-rock très éthéré et planant… Soit du gros stoner qui en met plein les mirettes (et les tympans, ça va de soi). C’est dans le deuxième gouffre que le duo nantais a décidé de s’immerger, pour notre plus grand plaisir. Chassez ces images d’oiseaux tropicaux multicolores et de grandes figures mystérieuses, on embarque pour un court mais sympathique voyage au pays des guitares saturées, du riff lourd et lent, et de l’absence de paroles (et des morceaux interminables… promis c’est un compliment !).
Comme il est de bon ton de le faire, le duo attaque par une "Intro". Énigmatique, atmosphérique, déployant de lointain échos et l’impression d’être tombé sur son premier temple en jouant à Tomb Raider. On n’a pas le temps de poser ses affaires que déjà on doit repartir, car c’est la fête du soleil qui nous attend : "Inti Raymi" démarre fort, avec une batterie simple et efficace tandis que la gratte n’hésite pas pour nous assaillir, parée de ses plus beaux effets. Le rythme est entêtant, bruyant et pourtant si addictif. Il sonne comme une marche monotone mais déterminée. Et il revient régulièrement nous ajouter l’un ou l’autre riff malin pour nous prendre de court. Avant que les instruments ne s’éteignent un petit peu, comme pour nous signifier la fin de ce qui s’apparente à un périple. Pour mieux nous réveiller quelques secondes plus tard, pour nous donner une dernière claque. Cela s’apparente déjà à une aventure, et nous ne sommes pourtant qu’au début.
"Spheniscus" poursuit, avec un rythme simple et intriguant. La guitare n’apparaît qu’au compte-goutte, comme pour crier son envie d’exister. Tantôt discrète, tantôt hurlante, elle confère une saveur particulière au morceau… Jusqu’à ressurgir des limbes dans un tourbillon d’effets. Peut-être le magnum opus de cet EP. Là aussi, un morceau semblant bien plus long que ce qu’il n’est réellement. "Gucumalz" enfin, débute dans la désolation, le néant, bercé uniquement du vent et de quelques riffs… Avant que la batterie n’accompagne notre réveil. Ce morceau aussi semble s’accompagner d’un voyage. Un voyage perturbé par l’arrivée de gros gros riffs presque punks, avant de rebasculer dans un pur stoner-doom planant. Et le morceau se jouera de nous encore quelques fois, rebasculant encore dans le minimalisme étourdissant… jusqu’à triompher dans un trip moody à souhait.
Autant dire que l’on attend la prochaine incursion de Birds of Nazca avec grande impatience.