Genre : Sludge Metal
Pays : Etats-Unis
Label : Season Of Mist
Date de sortie : 26.04.24
Ce nouvel opus de Black Tusk a de quoi piquer l’intérêt d’entrée de jeu, déjà parce que ça fait six ans depuis le dernier album, mais aussi puisqu’il s’acoquine d’un nouveau bassiste en la personne de Derek Lynch, qui s’essaye aussi à l’exercice du chant en compagnie de James May et Andrew Fidler. A titre personnel, si j’applaudis la pluralité de voix, je dois admettre être un poil moins client du chant plus clair… c’est clairement lorsque le chant est grave, presque rauque que j’apprécie le plus Black Tusk. Mais cela n’a rien d’une nouveauté, et ce n’est pas à charge du groupe, qui compose de la sorte depuis ses débuts. Les relents "punk hardcore" de la formation américaine ne sont pas une nouveauté non plus, et se vérifient autant par la durée des morceaux (lorgnant souvent autour des deux minutes, mais pas que), que pour leur férocité. Le quatuor d’ouverture l’atteste même avec brio : "Out Of Grasp", "Brushfire", "Harness" et "Lessons Through Deception" font moins de dix minutes à elles quatre, mais bon sang que ça pète, que ça hurle ! Et les morceaux se suivent presque sans interruption, sans percevoir le passage d’un titre à l’autre. C’est puissant et hargneux, avec des ambiances lugubres qui confirment aussi l’étiquette "swamp metal" revendiquée par le groupe lui-même.
Toujours fidèles à leurs habitudes, le groupe propose tout de même deux titres un poil plus long. Mais pas forcément plus doux, que du contraire ! "Breath Of Life" prend le temps de rapidement posé son ambiance avant de balancer à nouveau la purée au bout de trente petites secondes. Le titre ne se calme que pour mieux nous fracasser les oreilles juste après, et les instruments sont largement plus importants que le chant de ce cas précis. L’autre titre plus long, "The Way Forward", accentue encore plus ces extrêmes. Toute la première minute est calme, minimaliste même… avant d’exploser avec l’énergie du désespoir pour un puissant baroud d’honneur, à la fois écrasant et mélodieux ! La guitare est particulièrement déchaînée, et propulse le morceau parmi les meilleurs, avec un côté presque épique.
Citons rapidement, et en vrac, "Dance On Your Grave", explosif à souhait, et dégoulinant d’énergie punk ! "Ocean Of Obsidian" est également intéressant : sa durée ne laisse pas croire qu’il s’agisse d’un interlude, mais il en a tous les atours. Un son caverneux, distant et pourtant inquiétant, créant une atmosphère de désolation et de chaos. Pour revenir au rouleau compresseur sur le titre qui suit, "Flee From Dawn". Dans l’ensemble : un album plutôt dans les cordes de ce que fait le groupe habituellement, et de quoi régaler après six ans d’absence.