Genre : Progressive sludge/post metal
Pays : Autriche
Label : Grazil Records
Date de sortie : 15.09.2023
Voir "prog" et "sludge" juste en sortant du dernier album de Restless Spirit m’enthousiasmait tout particulièrement pour le nouvel EP de Chorosia. J’ai cependant omis l’aspect "post-metal", accolé aux deux premiers. Loin d’être un mal, cela donne surtout une saveur bien différente à l’ensemble. Chorosia est plus sombre et décadent, le chant est bien plus éraillé, les morceaux plus longs et troquant un peu de groove et de grandiloquence pour des atmosphères lorgnant entre cauchemar et accalmie… ce dernier aspect n’étant que trop évident sur "Tintinnabula", le titre le plus court et 100% instrumental de l’EP, qui se place en sandwich en plein milieu (et si comme moi vous vous posiez la question : non, aucun rapport avec Tintin !)
Ce passage au calme se poursuit une grande partie du morceau suivant : "Reflections", où l’ambiance est presque rassurante, les instruments jouant calmement pendant près de trois minutes et demie, toujours sans paroles. Les côtés sobre et rassurant se mutent alors rapidement en descente aux enfers lente et tortueuse pour les six minutes restantes. Non sans nous gratifier de quelques beaux passages de guitares, agissant comme de longs échos au fil de notre traversée. Le titre se boucle avec un retour à la mélodie du début, comme pour nous ramener vers une safe zone après ce qu’on vient de vivre… Assurément le titre le plus adroit de l’ensemble !
Ce qui ne signifie pas du tout que le reste est à jeter, loin de là. "Stray Dogs", qui ouvre les hostilités, n’est pas forcément plus rapide, mais il est plus musclé. Tandis que le chant n’est pas encore éraillé, mais déjà bien hurlé avec douleur ! La guitare est là aussi, très présente, et nous gratifie d’une longue litanie de riffs pour un parcours long de dix minutes… "The Shrike" étonne avec ce début presque franchement thrashouille, qui se poursuit tout au long de la chanson. Les instruments sont véloces, distordus et puissants. Et le pont est absolument délicieux, lui aussi presque plus associé au thrash ou au heavy finalement. Surprenant, mais dans le meilleur sens du terme ! Parlons enfin de "Hands, Switchblades, And Vile Vortices", plus proche de "Reflections" qui la précède. Pas de passage calme ici toutefois : on avance d’un pas lourd et menaçant, avec un chant ressemblant maintenant presque à des râles de créatures. La mélodie est répétitive et puissante dans sa première moitié, pour revenir nous titiller les tympans de beaux passages de guitare, presque possédée, dans la seconde. On est sur du plus technique, du plus généreux. Comme un ultime test de force avant de clore cet EP plutôt copieux.