Genre : Thrash Metal
Pays : Allemagne
Label : Massacre Records
Date de sortie : 26/04/24
Avant toute chose : j’espère ne pas être le seul imbécile à confondre systématiquement Darkness et Destruction. Faut dire que les circonstances n’aident pas… Les deux formations sont allemandes, les deux ont débuté les hostilités plus ou moins en même temps (même si Destruction est considéré dans le big four of teutonic thrash et pas Darkness). Et les deux sont toujours actifs, après un long passage à vide (de vingt-cinq ans pour Darkness, quand même). Mais le plus fou, ça reste que l’encyclopedia metallum regroupe pas moins de DIX-NEUF groupes de metal portant le nom "Darkness", soit autant de raisons de s’emmêler les pinceaux. Confusion mise à part, que pouvons-nous retenir de ce nouvel opus du quintet germanique, six ans après "First Class Violence" ?
Et bien la palanquée d’éléments sempiternels dont on a l’habitude avec le thrash, genre réellement figé dans les années 80 (que ce soit dans ses codes comme dans le simple fait que tous les groupes de l’époque, majeurs et un poil moins, sont toujours là pour en découdre). Il n’est donc pas facile d’écrémer l’offre ces dernières années, tant celle-ci est pléthorique et analogue. On peut juste différencier les albums peut-être un poil plus diversifié, plus technique ou plus puissant, mais même là… ce ne sont pas des critères de qualité garantie et absolue. En atteste le titre final de la galette, baptisé du nom de l’album. Il confirme ma préférence pour les titres plus longs dans le thrash, et il débute de manière minimaliste et calme… pour nous offrir une longue aventure éreintante, aux textes mélancoliques et poétiques, bien que très sombres. Après, on reste loin de la power ballad… Et le titre propose quand même une charpente bien stock et explosive. Avec, c’était de rigueur, un pont qui retourne à l’ambiance de l’intro pour finir par s’emballer dans une cavalcade de violence. Clairement le meilleur titre de l’opus, peut-être l’un des meilleurs de la carrière de Darkness !
Ces éléments se retrouvent, tour à tour, dans d’autres morceaux. Ceux-ci ne sont jamais particulièrement longs, mais semblent pourtant faire une voire deux minutes de plus, tant ils se permettent des richesses. En termes de ponts, on peut aussi citer ceux de "Defcon Four" et "A Couple Of Kills", celle-ci s’offrant aussi une belle intro où la batterie bat la mesure à toute berzingue avant d’envoyer la purée. Les instruments en général sont plutôt répétitifs, créant un leitmotiv bestial et fracassant.
Toujours en matière d’intro et de percussions, nous pouvons aussi citer "Nights In Turmoil", qui a presque l’air de sortir les tambours de guerre… Avec, de fait, un petit parfum "Tambours du Bronx", surtout sur leurs deux derniers albums, bien plus axés metal ! La guitare, plus mélodieuse, et le crescendo, font également de cette intro l’une des meilleures de l’opus. Difficile toutefois d’ignorer "Human Flesh Wasted", qui débute dans le calme et l’allégresse… pour mieux revenir balancer la sauce après, évidemment. Intéressant aussi de voir un côté plus nihiliste que totalement rageur sur ce titre, qui semble évoqué la vacuité de notre existence. Idem pour le titre d’ouverture en soit, "Wake Up In Rage", qui débute comiquement par… une alarme de réveil. Sensation désagréable et connue de tous !
On termine le rayon des éléments classiques, mais toujours plaisants, en mentionnant rapidement les refrains, toujours sur "Human Flesh Wasted", mais aussi les deux titres précédents cités que sont "A Couple Of Kills" et "Nights In Turmoil". Idem pour le titre "Truth Is A Whore", qui s’acoquine en plus d’une intro très mélodieuse… ressemblant presque à un pont en fait ! "This And My Heart Beside" propose, encore et toujours, une chouette intro… avec une guitare tronçonneuse, prenant de plus en plus de place et de vélocité, jusqu’à exploser dans un pont… technique et mélodieux, sans surprise une fois encore.
On commence sincèrement à manquer de choses à dire concernant les nouvelles sorties thrash… Rien que prétendre que les mots viennent à manquer devient une vraie ritournelle en soit. Mais comme on le disait au début : séparer le grain de l’ivraie revient désormais à juger, très subjectivement, ce qui sort un peu plus du lot. Et pour le coup, ce nouvel opus de Darkness, fait ça pas trop mal.