Genre : Black Thrash
Pays : Etats-Unis
Label : Metal Blade Records / Blacklight Media Records
Date de sortie : 23.08.2024
On prétend souvent que l’indifférence est pire que la haine. On vous laisserait bien méditer là-dessus, mais cet adage sert surtout à annoncer la couleur de ce deuxième opus de la part des Américains de Demiser. C’est presque devenu un running gag de mes chroniques, mais c’est véritablement rageant de lancer un album pour finalement retrouver sans cesse la même soupe. Et l’ennui vis-à-vis de la démarche de Demiser est à la fois atténuée et accentuée… atténuée par le fait qu’il s’agit encore d’un projet jeune, méritant donc notre clémence. Et accentuée par leurs influences multiples et alléchantes, qui aurait pu aboutir à un album vraiment singulier et polycéphale : on y trouve des notes de black metal, de heavy à l’ancienne typé 80s, un poil de death et bien évidemment du thrash. Un cocktail rétro au potentiel explosif, qui n’aboutit malheureusement sur rien de bien novateur.
Ne soyons pas (totalement) pessimistes toutefois. L’album ne déroge pas en salves de missiles survoltées, et ne s’accorde presque aucune pause dans son ballet dévastateur. Dès le premier morceau, nous sommes accueillis par un rapide crescendo à la batterie amenant sans traîner vers une épopée noire et cacophonique. "Feast" est un vrai rouleau-compresseur, et à défaut d’inventer, le groupe tabasse nos esgourdes sans pardon. Le pont avance d’un pas lourd et lent… avant de repartir dans un tourbillon technique et puissant. La plage tutélaire est plus énervée encore. "Carbureted Speed" propose un pont dévalant à mach 10, broyant tout sur son passage. Même chose pour le pont encore meilleur de "Hell Is Full Of Fire", à la fois lumineux et abrasif, presque désespéré. Le reste de l’album est, dans sa globalité, du même acabit, et parviendra à ravir celles et ceux qui recherchent du gros metal bien rêche et méchant. Il y a deux petites exceptions toutefois : le titre "Interlude", arrivant bien justement en milieu de parcours et portant bien son nom… Il fait presque la durée d’un titre classique cela dit, et bascule presque vers le post-rock lors des dernières secondes. Et "In Nomine Baphomet", exemple inverse puisqu’il s’agit d’une longue tirade de huit minutes. Cela manque un peu de préliminaires et de rebondissements, ressemblant davantage à l’un des autres titres de l’album mais étiré sur un laps de temps doublé, il n’a toutefois rien de bien honteux, au contraire. Il avance d’un pas assuré, content de faire parler la poudre.
On fermera cette critique en précisant bien que "Slave To The Scythe" n’est pas une catastrophe. L’album est propre, et le quintet est assurément talentueux. J’ai peut-être été un poil sévère avec la nouvelle galette du groupe, copieusement dévastatrice. On dira simplement que le résultat manque un poil d’épices pour passer de l’essai transformé au vrai classique en devenir. Gageons que le troisième album offrira une plus grande prise de risques, surtout en jonglant avec autant de puissants atouts.