
Genre : Thrash Metal
Pays : Allemagne
Label : Napalm Records
Date de sortie : 07.03.2025
Que dire encore de Destruction ? L’un des quatre grands noms du thrash allemand, toujours en activité comme ses compatriotes, à la fois pionnier et toujours aussi talentueux malgré le poids des années. Je n’ai pourtant aucun souvenir de leur dernier album, "Diabolical", alors que je l’ai pourtant chroniqué. De tête, il n’avait rien de honteux, mais l’impossibilité de citer le moindre titre laisse présager qu’il ne réinventait pas grand-chose. Mais à vrai dire : ce n’est pas vraiment un souci unique à Destruction, et même plutôt une règle tacite lorsque l’on parle de thrash moderne. Les sorties se suivent et se ressemblent, jamais mauvaises, mais jamais vraiment grandioses non plus. Autant dire qu’on ne s’attend pas vraiment à ce que ce "Birth Of Malice" change beaucoup la donne… mais on valide beaucoup l’artwork cela dit !
Sans surprise, l’opus n’est effectivement pas très audacieux. On s’étonne presque de voir un titre éponyme apparaître si tard dans la carrière d’un groupe, et c’est tout logiquement qu’il débute réellement l’album (après une intro portant cette fois le nom de la galette). Le titre est hargneux, avec un pont très soigné, puissant et presque désespéré dans sa tornade de puissance. Mais rien de spécialement novateur pour le groupe, on s’y attendait. "Cyber Warfare" se pare de quelques effets d’habillage futuristes, mais ce n’est que de l’apparat vite expédié, on ne se retrouve pas avec du thrash/indus non plus ! Mais on ne va pas faire son pisse-froid et prétendre que les cris de gobelin de Schmier autant que le rythme cavalant de l’ensemble ne sont pas jouissifs au possible. “Scumbag Human Race” propose quant à lui un pont presque épique, pas au niveau d’un classique de power metal non plus bien sûr... mais un poil plus lumineux pour du thrash quand même! “A.N.G.S.T” freine un peu le tempo, sans aller dans la ballade heureusement, pour un titre percutant au pas lourd comme une enclume ! “Evil Never Sleeps” est plus théâtral aussi, presque lyrique, tout en gardant une patte thrash bien marquée et maousse. Pour le reste, on est sur du rythme de croisière : des textes hurlés, des ponts toujours outranciers, une fureur qui ne fléchit jamais. Et c’est déjà vraiment pas mal.
En points positifs bonus, en plus du fait que chaque morceau très solide, il y a le fait de n’avoir aucun temps mort : toujours un bon point pour mon profil de thrasheux, jamais très client de titres midtempos. Mais aussi quelques références à d’autres pointures du milieu, parfois évidentes (la cover d’Accept qui clôture l’album : pas indispensable, mais pas mauvaise du tout), parfois plus subtiles (“Killing Is My Business... and Business Is Good!” au début de “Dealer Of Death”). Peut-être les éléments les plus évidents pour permettre de dire que tous ces groupes se connaissent, se respectent, et sont surtout bien contents de continuer sans relâche à faire perdurer leur glorieux passé. Est-ce que je vais à nouveau oublier tous les titres de cette galette dans les semaines à venir ? Probablement hélas. Mais est-ce que j’ai passé un moment plus qu’appréciable en compagnie de Destruction, avec l’intime conviction que ce sentiment de satisfaction se reproduira en retombant par hasard sur l’album ? Oui, assurément !