Genre : Psy-core
Pays : République Tchèque
Label : AFM Records
Date de sortie : 26.01.2024
"Five Angry Men"… le titre est aussi équivoque que bien choisi ! Et le groupe n’a clairement pas chomé depuis le "Revolter" originel de 2019… Une ressortie, entièrement en anglais, est parue en 2022 et m’a servi de premier contact avec la formation tchèque. Mais un autre album, dans leur langue natal cette fois, était également sorti la même année : "Pharmageddon", passé nettement plus inaperçu pour le coup. Un peu moins de deux ans plus tard, ils sont donc déjà de retour… et utilisent cette fois l’anglais d’emblée. Un pari sensé, pour toucher un public plus large, et qui n’avait pas perdu de superbe en 2022. De quoi transformer l’essai ?
"Enemy List" démarre les hostilités de manière grandiose, presque lyrique, et toute-puissante. On est presque sur du heavy à ce niveau-là ! Le chant est lui-même clair et plutôt posé…avant l’inévitable explosion évidemment ! On est presque sur une power ballad, une façon plutôt audacieuse de débuter un album. Mais ça met parfaitement en appétit ! "Everything Is Black" revient un poil aux habitudes de Dymytry, surtout en termes d’impact et de vitesse… Mais on reste sur quelque chose de plus grandiloquent que ce que l’on pouvait retrouver sur le plus abrasif Revolt, malgré quelques effets originaux, presque indus. "Wake Me Up (Before I Die)" est de la même trempe : refrain accrocheur, au chant clair, et davantage "accessible" malgré (ou grâce !) à sa puissance. "Legends Never Die" retourne à la power ballade, de manière encore plus franche qu’Enemy List… Curieux de la part de Dymytry ! Mais on ne boudera pas son plaisir pour autant : elle prend peu de risques, mais accroche par sa beauté.
Difficile de s’étendre longuement sur la suite de l’album : il est à l’image de cette (presque) moitié. Grand, clair, puissant et épique. Un virage curieux de la part du quintet tchèque, d’autant plus avec un titre les référençant directement. Se sont-ils assagis ? Ont-ils voulu expérimenter ? Peut-être toucher un autre public, plus international justement ? Quoiqu’il en soit, la formule est plus classique… mais tout de même très originale de la part de Dymytry. "Three Steps To Hell" ressemble aux quatre premiers titres, tandis que "In Death We Trust" est plus calme encore, presque moody et délicate. Le chant devient murmuré, les instruments étouffés… jusqu’à repartir avec perte et fracas. Encore une ballade ?! Elles sont toutes chouettes, mais ça commence à faire beaucoup sur un seul album ! "In Death…" reste une pépite, bien qu’elle semble avoir plusieurs faux-départs, notamment après le pont. Étrange, mais ça n’enlève pas la force du refrain.
Avec "Dead Living Dead", on plonge pleinement dans le power metal… On croirait presque entendre du Sabaton ! "1939" est du même acabit, peut-être un chouïa plus épique encore, avec un bridge plutôt chouette également. Même chose pour "The Revenant" … Et heureusement qu’il y a la plage tutélaire pour clôturer l’album, et surtout pour rajouter un peu de muscles à l’ensemble ! Le chant est presque rappé, la mélodie douce-amère, et on retrouve enfin quelques effets en fond pour rajouter des couches de profondeur et d’originalité. Un titre vraiment singulier pour le coup, presque OVNI au milieu d’un album très homogène, plus power/heavy qu’à l’accoutumée. Difficile donc de recommander aveuglément ce nouvel opus de Dymytry : celles et ceux qui s’attendaient à retrouver leur formule particulière seront tantôt surpris, tantôt carrément déçus. Mais les autres seront ravis de découvrir une nouvelle facette de ce groupe déjà monumental dans son pays natal, mais prenant à peine ses marques ailleurs. Les titres sont beaux, les titres sont puissants… C’est déjà ça de pris !