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Ale

EVILE - The Unknown


Genre : Thrash Metal

Pays : Royaume-Uni

Label : Napalm Records

Date de sortie : 14/07/23

Cela fait donc déjà deux ans depuis "Hell Unleashed" ? Deux ans depuis mon interview avec le très sympathique Joel Graham, bassiste d’Evile, qui revenait en grande pompe après un peu plus de huit ans en eaux troubles. L’album était un beau retour aux bases, mais il me paraissait presque trop sage justement. Un peu trop carré, si ce n’est pour la cover de Mortician et la présence de Brian Posehn sur "Gore". Deux petites surprises sympathiques, mais pas vraiment suffisantes pour démarquer Evile de l’offre pléthorique en matière de thrash à l’ancienne. Leçon comprise et retenue visiblement…

En effet, ce "The Unknown" ne vole pas son titre, tant on pourrait l’interpréter comme l’exploration de nouvelles pistes pour le quatuor britannique. Moins de références cette fois-ci (je n’ai pas oublié M. Graham ! Vous me devez une référence à John Carpenter !), un ancrage flirtant moins avec le death, mais à la place des titres plus longs, atmosphériques et lugubres. En vérité, il faut attendre le cinquième titre de la galette pour enfin retrouver du thrash bien crade et péchu, comme on l’aime. Mais cela ne fait pas de l’album une déception, loin de là. La plage tutélaire qui débute notre périple est certes plus lourde et lente, mais elle brille aussi par son bridge et son chant entre l’avertissement et la colère… Ambiance poursuivie sur "The Mask We Wear", qui, sans surprise, se paye le luxe d’être plutôt revendicative. "Monolith" ressemble à une vieille machine masquée d’une fumée noire, avec son rythme mécanique et fat comme une enclume. "When Mortal Coils Shed " est à la fois le titre le plus long et le plus calme, une power ballad comme je déplore habituellement dans le genre… Mais qui ici offre une sorte de climax aux trois titres précédents, une continuité géniale et mélancolique qui nous happe pour mieux nous recracher au morceau suivant ("Sleepless Eyes", la patate thrash susnommée).

La seconde moitié de l’album n’est toutefois pas en reste : elle est un peu plus musclée, mais en dehors de "Out Of Sight", elle aussi très lourde, on ne retrouve pas vraiment la fulgurante avalanche de "Sleepless Eyes". Encore une fois, pas forcément un mal… Mais vous mosherez moins ! Le bridge de "Reap What You Sow" est guerrier à souhait, et évidemment un gros hymne qui va cartonner en concert. Mélodique et violent à la fois, il bastonne sévère ! "Beginning Of The End" est du même tonneau dans sa structure, mais son pont est cette fois un peu plus doux, et plus mélodieux encore… Sans transformer le titre en une deuxième ballade, trop hardcore pour ça. Allez, vous arrivez à la fin de l’album et le fanatique en vous garde une sensation d’inachevé face à ces titres au rythme plus posé ? On termine avec "Balance Of Time", et il offre un final en apothéose, partant dans tous les sens pour réveiller la foule. Un formidable jeu d’équilibriste qui offre à boire et à manger pour tous les profils de thrasheux (hormis peut-être les plus farceurs du lot, qui n’auront pas droit à leur chanson à boire).

Evile avait accouché de "Hell Unleashed" dans le mal, prenant beaucoup plus de temps que prévu en raison de soucis en coulisses. Il était de bonne facture, mais un poil trop convenu, même avec ses influences death metal. On lui pardonnait volontiers, à la suite de sa difficile genèse et notamment son changement de lineup. Cette fois cependant, les Anglais ont retrouvé leur flamme, leur verve, leur inspiration, leur audace. Ils semblent encore mieux savoir où ils vont, et ça fait rudement plaisir. Un album varié, touche-à-tout, énervé et maîtrisé. Comme quoi les vétérans peuvent encore essayer de chouettes choses !



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