Genre : Thrash Metal
Pays : Allemagne
Label : Autoproduction
Date de sortie : 09.02.2023
Ce n’est pas très souvent que l’on a l’occasion de chroniquer deux albums différents en provenance d’un même pays et œuvrant dans le même genre. On aurait bien dit que la comparaison était inévitable, mais le dernier né de Dust Bolt est si différent de ce que le Thrash propose habituellement qu’il paraissait peu probable qu’il y ait la moindre similitude entre les deux formations, outre leur pays d’origine. Et puis… EXA n’en est encore qu’à son second album, suscitant naturellement un peu plus de bienveillance d’emblée face à des artistes à la carrière déjà bien entamée. Ce qui n’implique toutefois pas une indulgence aveugle, surtout pour un genre (on le répète bien assez…) aussi vieux, codifié et pléthorique que le thrash. On s’attend donc, au pire, à un album honnête, et au mieux : une belle claque… On se rapproche de quel côté avec ce "Left In Shards" ?
On est plutôt dans l’entre-deux, comme souvent. Ce n’est pas bêtement formulaïque et un peu fainéant : on a tout de même quelques chouettes idées et l’une ou l’autre prouesse ! Tout en n’allant pas explorer des horizons encore jamais balisés. Ce qui surprend d’emblée, c’est que le style d’EXA est un poil moins éreintant que beaucoup de ses congénères : un tempo (un peu) plus lent qui ne manque pas de mordant. La guitare est aussi plus frénétique qu’à l’accoutumée : elle ne hurle pas, et se veut plus mélodieuse, tout en gardant les bridges techniques et maousses de rigueur pour le genre. On saluera tout particulièrement "Hire to Fire", là aussi de rigueur avec son alternance de rythmes entre l’accalmie et le gros pétard. Le chant est doux avant de s’emballer, et le titre se termine par un long passage enregistré que l’on imagine provenir d’un politicien ou d’un dirigeant militaire ne cachant nullement à ses sujets qu’ils doivent être prêts à mourir. "Left In Shards" propose aussi un pont plutôt chouette, avec une teinte presque plutôt heavy que purement thrash.
J’évoquais un tempo un poil plus mesuré, mais ça ne doit pas effrayer quant à la force de frappe des Allemands. "Mind Free" autant que "Dead Child Eyes" ou encore le rythme tronçonnant de "Witch Hunt" ne manquent clairement pas de patate ! Mais il nous faut bien admettre qu’en dehors de l’interlude "Circadian", semblant présager un final épique (qui reste plutôt convenu et à l’image du reste de l’album en soit), ce deuxième opus d’EXA reste plutôt sage, et constant dans sa proposition. Loin d’être mauvais, il manque tout de même d’un peu de panache, d’un peu de variété. On finit par un peu s’ennuyer au gré des dix titres que propose ce "Left In Shards", alors que musicalement… le groupe n’a pas à rougir. Il n’est finalement coupable que ce que l’on craignait déjà : être un peu insipide. Mais ils ont encore largement le temps d’affiné leur jeu et de développer leur propre style, comme d’autres avant eux (on pense à Havok ou Lost Society). Vous faites déjà du bon thrash les gars… Reste plus qu’à y insuffler votre propre truc !