Genre : Space Funk
Pays : Italie
Label : Go Down Records
Date de sortie : 06.12.2024
Le grand retour de mon péché mignon : les formations italiennes qui proposent des albums planants, multicéphales et à la créativité foutraque ! Pour leur premier opus, les milanais mettent déjà les petits plats dans les grands avec leur cocktail de space rock funky saupoudrés de fuzz et de blues. Pratiquement chacun des dix titres brille par son groove, sa basse généreuse et ses riffs hypnotiques, nous plongeant sans peine dans une trance très agréable digne des maîtres bien établis du genre… ou des genres, devrait-on dire.
Il y a bien un peu de chant clairsemé ci et là, d’autant plus discret qu’il est bardé d’effets le rendant caverneux, distant et doux. Mais ce sont naturellement les instruments qui brillent, comme il est de coutume. Le bassiste rouillé que j’incarne est particulièrement comblé par "Dive Into The Mirror" et "Azimuth", tous deux faisant la part belle à mon instrument de prédilection, participant évidemment énormément à façonner un groove bondissant et cosmique à la fois. Mais elle n’est jamais bien loin… en atteste "Lycantropus" et ses allures de thème de buddy cop movie bien kitsch des années 80. "Smoke" est un sympathique exemple aussi, même s’il est délicat de choisir qui s’illustre le plus sur ce titre, tant tout le monde tire son épingle du jeu avec beaucoup de technique, sans pour autant en faire des caisses et partir dans le grandiloquent. L’album se permet quelques sympathiques accalmies, limitant un peu le tempo pour plutôt poser son mood, nous laisser un peu de repos onirique… sans oublier de rester funky dès qu’il le peut, en atteste notamment "Gimcana Spiralis" et "Coffee Grounds Revelations" (qui d’autres que des italiens pouvaient finir un album avec un titre pareil ?). Le tout formant une progression logique, limpide, organique et savoureuse, où chaque élément semble être à sa place, nous entrainant sans peine dans ses méandres avec un franc plaisir.
Comme souvent dans les genres traités pour Cult of Metal, les rares péchés de cet album ne sont finalement que du chipotage… Malgré sa grande qualité, il est vrai que ce disque éponyme ne réinvente pas grand-chose, même s’il pioche dans de très nombreuses malles au trésor. Mais en 2025, peut-être faudrait-il accepter l’idée qu’il est difficile de réclamer du jamais-entendu en écoutant majoritairement des genres plus vieux que moi. Cela semble être une bonne résolution honnête. Mais le mot de la fin concernant Ghostwound est que vous pouvez pleinement leur faire confiance, et déjà retenir leur nom pour la suite… Hâte de suivre leur développement !