Genre : Post-Rock
Pays : Irlande
Label : Napalm Records
Date de sortie : 06.09.2024
Difficile de prétendre à la fois être un fan absolu du son de la formation irlandaise tout en confiant timidement être passé totalement à côté de leur opus précédent, "Somnia". Il faut donc remonter jusqu’à "Ghost Tapes #10" pour mon dernier contact avec ce trio génial, qui en un peu plus de deux décennies ne connait aucune fatigue (on en est au onzième album quand même !) Et pas seulement en termes de production, mais de qualité aussi. Comme souvent : si vous êtes déjà fans du groupe, il y a finalement bien peu qui nécessite d’être dit pour vous convaincre de foncer vers ces neuf nouveaux morceaux. Pour les autres… Il est temps de rattraper votre gros retard !
On ne va pas vous refaire le topo du post-rock : absence totale de paroles, expérimentation plus qu’appréciée et des titres planants à souhait, ne craignant pas la longueur. GIAA coche toutes les cases, et pourrait sans problèmes jouer les donneurs de leçons même. D’un côté, on a un titre pratiquement drone, à la fois reposant, minimaliste et fantasque avec "Realms". De l’autre on a la douceur incarnée, sertie de poésie avec "Hourglass". On a aussi une poignée de titres un poil plus musclés, avec "Oscillation", qui porte bien son titre puisqu’il alterne entre le fracas strident des instruments et la tranquillité, sans que la transition ne soit douloureuse pour nos oreilles en pleine transe. "Odyssey" porte bien son nom aussi, puisqu’en usant d’une recette proche de "Oscillation", le titre est plus long, et gagne en vitesse lorsqu’il pétarade.
Et que dire des véritables voyages introspectifs que sont les morceaux les plus longs et donc les plus riches ? "Falling Leaves" et "Embers" sont tous les deux copieux à souhait : le premier avec l’ajout de quelques timides sonorités que l’on a envie de prudemment qualifié d’orientales (je ne me risquerai pas à tenter de préciser de potentielles origines). Le second est plus mortifère, plus costaud et grandiloquent… sans jamais basculer vers le malaise, et plutôt vers un périple tortueux, sinueux, éthéré.
Un énième exemple, s’il en fallait encore, que God Is An Astronaut est totalement inarrêtable. Toujours succulent, toujours maitrisé, toujours un gage de qualité… Alors qu’on aurait pu les craindre ronflants ou en perte d’innovation. Mais tant qu’ils seront actifs, leurs dernières créations mériteront que l’on fonce dessus tête-baissée. Rendez-vous dans deux-trois ans pour un nouveau chapitre ? Cette fois, nous serons au rendez-vous !