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Alice

Hellfest - Jeudi 15 Juin 2023

Dernière mise à jour : 22 juil. 2023

Comme le souhaite la tradition, nous nous retrouvons de nouveau sur les terres de Clisson pour trembler au rythme des décibels du Hellfest durant quatre jours. Plus de 180 groupes à l'affiche, autrement dit : l'embarras du choix de voir, revoir ou faire des belles découvertes parmi cette vaste sélection. Ici les générations s'affrontent et se mélangent. La plus belle illustration est la programmation des Main Stages : d’un côté Iron Maiden, Kiss, Def Leppard, de l’autre Parkway Drive, Sum41 ou encore Papa Roach. La Temple, l'Altar, la Warzone et la Valley vont aussi réserver leurs lots de belles surprises ! Tous les détails se retrouveront au travers de ce report décomposé en quatre jours intenses mais festifs.

Les hostilités s’ouvrent, sous un soleil de plomb, sur les Main Stages avec les américains de Code Orange. Une entrée fracassante avec un Metalcore Moderne explorant de multiples facettes entre le post-rock, le Hardcore et le Nu metal. Le groupe déborde d’énergie, le frontman est totalement déchainé et emporte la foule dans sa fougue. Le bal est ouvert et les premiers circle pits, pogos et wall of death sont lancés. La setlist pioche allègrement dans leurs deux derniers albums “Underneath” et “Forever”. La modernité se ressent avec “Out For Blood” ou ”Spy” tandis que la rage explose notamment sur “In Fear” et “New Reality”. Concernant le chant, les textures se combinent entre la furie de Jami Morgan et la douceur de la guitariste Reba Meyers. Les quarante minutes sont très plaisantes : Code Orange balaie tout sur son passage. Une ouverture de très bonne envergure ! Et surtout, un groupe à réécouter sur album pour en saisir toutes les facettes.

Les hostilités sont lancées, nous retrouvons sur les autres scènes des concerts comme Aephanemer, HYPNO5E ou encore les gagnants du tremplin Kamizol-K. Tous, ils représentent fièrement la scène française.

Je profite d’une pause pour visiter le site et constater les nouveaux changements. Commençons par le Sanctuary que nous ne pouvons pas rater par sa grandeur et splendeur. Mais surtout sa longue file d’attente qui semblera ne jamais désemplir durant quatre jours pour récupérer son fameux t-shirt sésame. Ce nouveau bâtiment, à la place de la Valley, regroupe tout le merch officiel Hellfest. Toute cette réorganisation va permettre de fluidifier les flux de foule. La Valley, elle, déménage de l’autre côté : au niveau de la Warzone. Même si le site s’est vu agrandi, le passage dans cette zone ressemble toujours au métro parisien en heure de pointe à certains moments… La Valley se retrouve dans un coin et non couverte. Un choix de configuration que je trouve personnellement un peu surprenant. Surtout pour les groupes programmés, davantage intimistes cette année ou avec un jeu de lumière qui fait partie intégrante de leur prestation. Les derniers changements sont constatés au fil de mes balades sur le site avec de nouvelles installations décoratives au niveau de la Valley, de l’espace boisé mais aussi avec ce crâne métallisé brillant de mille feux (avec le soleil écrasant) à l’entrée.

Trêve de balade estivale, les choses sérieuses reprennent de plus belle sous la scène Altar avec les grecs de Nightfall. Si leur dernier album “At Night We Prey” date de 2022, une nouveauté comble la setlist avec le single “Mean Machine” sorti au début de l’année. Leur Death Mélodique résonne avec fracas devant un public de curieux, tandis que le micro en forme de couteau tenu par le frontman Efthimis Karadimas rajoute un coup de noirceur dans cette prestation plaisante et introspective.

Changement d’ambiance sur les Main Stages avec le super groupe américain : Hollywood Vampires composé d’Alice Cooper, Johnny Depp, Joe Perry et Tommy Henriksen. Sous le soleil, rien de nouveau même si quelques compositions originales ouvrent le set avec “I Want My Now” et “Raise The Dead”. La suite s’enchaîne avec des reprises de classiques comme “Heroes”, “Baba O'Riley” ou encore “Walk This Way”. Sans oublier évidemment des reprises d’Alice Copper avec “I'm Eighteen” ou encore “School's Out” qui conclura le set. S’ils ne révolutionnent rien, Hollywood Vampires reste le groupe sympa à voir en live, ne serait-ce que pour le plaisir de jouer qui anime ses musiciens.

Nous n’avons pas le temps de rester sur notre faim et passons directement au plat de résistance avec les britanniques d’Architects qui nous proposent une prestation des plus explosives. Effectivement, ce soir ce sont bien deux générations qui s’affrontent sur les Main Stages : le Metal moderne et le old school. Architects nous a déjà donné un avant-goût de son potentiel de future tête d’affiche au Stade de France en ouverture de Metallica en mai dernier. Nous les retrouvons aujourd’hui en grande forme avec une setlist brûlante concentrée sur leurs derniers albums. Leur Metalcore moderne composé tantôt de nombreux breakdowns fracassants, tantôt de morceaux plus doux, va s’abattre sur la foule venue en masse. La prestation est cadrée tout en gardant une spontanéité alors que Sam Carter nous emporte dans sa frénésie. Il encourage la foule à slammer sur “Impermanence”, sur lequel d’ailleurs on regrette que Winston McCall (Parkway Drive) ne soit pas venu faire un duo (à l’instar de la version studio) ; mais aussi à sauter en rythme, notamment sur “Meteor” ou encore “Little Wonder”. Sur “When We Were Young”, le plus grand circle pit jamais vu au Hellfest se forme ! D’autres moments forts du set se font ressentir particulièrement sur “Doomsday” qui fait monter l’émotion et donne envie de tout envoler sur son passage. Notons aussi le jeu de lumières parfaitement cadré dont nous pouvons profiter pleinement alors que la nuit tombe sur Clisson. Le site s’agite tout feu tout flamme au rythme des nombreux breakdowns. Cette prestation ravageuse se conclut sur le récent classique “Animals” qui finira de mettre tout le monde d’accord.

Passons au grand cru de cette soirée avec Kiss venu faire ses adieux à Clisson pour une dernière date à l’occasion d’une ultime tournée. Un grand show à l’américain se prépare, on ne compte plus les explosions, les lasers et les effets pyrotechniques. Notons aussi l’apparition, de chaque côté de la scène, de quatre statues à l’effigie de chacun des membres. Si ce concert ressemble à celui donné en 2019 ici même, il est toujours plaisant de s’en prendre plein les yeux et les oreilles devant ces monstres scéniques. Le show rodé et cadré ne laisse pas de place à l’imprévu même si Paul Stanley se montre bavard avec son public, qu’il entraînera à chanter la Marseillaise. Les classiques comme "I Love It Loud", "Say Yeah" ou encore “Lick It Up” s’enchaînent et sont toujours accompagnés d’une touche de kitch plaisante et efficace.

Après une heure de fantaisie et de paillettes, il est temps de laisser le grand show de Kiss pour aller à d'autres concerts beaucoup plus sombres et torturés. Je me rends à la Valley pour une ambiance plus intimiste pour assister au rituel d’Amenra. En festival, il y a toujours une ombre d’inquiétude quant au fait de savoir si le public sera respectueux ou non de l’univers si particulier d’Amenra. Entre post et doom-metal, se plonger et s'imprégner de l’atmosphère à part de la formation belge n’est pas à la portée de tout le monde. Malheureusement, l’introspection ce soir ne sera pas au rendez-vous pour moi. Je me retrouve au mauvais endroit de la foule, au beau milieu d’un public qui pousse pour accéder au premier rang pour ensuite rebrousser chemin au bout d’un morceau ou deux lorsqu’il comprend ce qu’est Amenra. Et on ne parlera même pas de ceux qui passent des appels téléphoniques durant les moments éthérés… Alors que la prestation d’Amenra sombre et ténébreuse m’avait totalement saisie en 2018 sous la Valley, ici, il me semble plus compliqué d’entrer dans cette ambiance cathartique. Pourtant, Amenra, fidèle à lui-même, nous propose une prestation d’une noirceur profonde sous une flopée de fumigènes et de lumières stroboscopiques noires et blanches. Colin, souvent de dos, hurle tout son désarroi, contrastant avec la sensibilité profonde des passages plus aériens. Les morceaux sont écrasants et lourds : “De evenmens”, “Am Kruz” ou encore “Diaken”, sans oublier la douloureuse douceur de “Solitary Reign” devenu comme le titre “culte” de la formation (c’est d’ailleurs ici pile durant le chant clair de Colin que j’assiste à une conversation téléphonique lunaire à côté de moi et qui gâchera parfaitement ce moment …). Pendant ce temps, nous pouvons entendre Kiss jouer de loin à certains moments avec les claquages de pétards entre les morceaux, mais cela ne semble pas déranger le chanteur et les siens ni une partie du public d’ailleurs. Effectivement, les premiers rangs semblent figés en parfaite introspection, ce qui me fait d’autant plus dire que j’étais vraiment au mauvais endroit dans le public. Amenra livre toujours une prestation sombre et torturée que j’ai hâte de revoir en salle dans de meilleures conditions.

C’est sous une tente comble à minuit que le concert de Behemoth s’ouvre sur “Post-God Nirvana", avec un jeu d’ombres projetées sur un rideau tendu devant la scène, créant dès les premiers instants du concert une dimension théâtrale visuelle qui s’ajoute magnifiquement à celle musicale de la magnétique intro du dernier opus. Car c’est bien une performance théâtrale de haut niveau que nous délivrent les polonais, comme à leur habitude en concert depuis plusieurs années. L’intensité ne retombera jamais pendant le concert, soutenue par un bon set de pyrotechnie et de lights tout aussi adapté aux rapides morceaux tels que le maintenant culte "ov Fire and the Void" ou à l’incantation envoûtante "Bartzabel". Les musiciens charismatiques, Nergal en tête, déroulent une performance rodée et sans faute, sans toutefois paraître en mode automatique. Ils occupent la scène avec prestance, sont engagés dans le concert, et cela se ressent : l’ambiance est électrique et passionnée dans le Temple. Behemoth, en studio comme en live, est tout simplement au sommet, rares étant les groupes offrant des concerts aussi puissants et fascinants. Le public, connaisseur et ravi, ne s’y trompe pas et remercie le groupe avec une longue standing ovation, chose que je n’avais pas encore vécue en neuf éditions du Hellfest. (Syl)

Le clou de la soirée se déroule sur la Main Stage 2 avec la prestation explosive de Parkway Drive. Les australiens vont mettre le feu à la scène dans tous les sens du terme avec un set puissant et efficace et des effets pyrotechniques en profusion. Le public est bouillant malgré l’heure tardive et se prépare à chanter à pleins poumons et sauter en cœur sur des morceaux phares comme "Glitch", "The Void" et "Prey" qui ouvrent le set en grande pompe. Winston McCall assure son rôle de frontman pour nous entraîner dans sa frénésie. Durant "Idols And Anchors", il viendra chanter au milieu de la fosse dans un circle pit relativement impressionnant ! La prestation est solide et cadrée avec son lot de surprises. Sur "Shadow Boxing" et "Darker Still", un trio à cordes composé de deux violonistes et une contrebassiste vont donner une nouvelle dimension aux morceaux. La scène va s’enflammer sur « Crushed » avec son impressionnant mur de feu ! Le public semble déterminé pour un dernier classique avec l’hymne "Wild Eyes" chanté en chœur. Mon baptême de l’air (ou plutôt de feu) pour mon tout premier concert de Parkway Drive que j’attendais avec une grande impatience m’a totalement conquise. C’était grandiose, cette première journée s’achève en beauté ! Un flot d’énergie et des concerts des plus trépignants nous attendent encore pendant trois jours. Les festivités sont définitivement lancées !

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