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Hellfest - Jour 1 - Jeudi 27 Juin 2024

Dernière mise à jour : 26 juil.


© David Gallard

Here we go again ! Les terres de Clisson vont trembler de nouveau durant quatre jours ! Cette année, le périple a lieu une semaine plus tard que d’habitude (soit du 27 et 30 juin) permettant ainsi de concorder avec le planning de certaines têtes d’affiche. La programmation se diversifie et s’ouvre vers de nouveaux horizons avec des groupes plus accessibles : Foo Fighters, Shaka Ponk, Queen of Stone Age, Simple Plan ou encore The Offspring. Si certains ont pu grincer des dents, pas de panique : sur environ 200 groupes tout le monde va trouver son bonheur. En commençant sur les Mainstage avec les habitués comme Megadeth, Mass Hysteria, Dropkick Murphy, Accept mais aussi Metallica pour son second passage. Il y a aussi des exclusivité avec Kerry King ou Machine Head. Sans oublier les scènes secondaires qui promettent comme toujours de très belles découvertes la journée et des belles claques avec des groupes confirmés la nuit tombée (I Am Mobird, Body Count, Enter Shikari, Sodom, Emperor ..) ! Sur quatre jours et près de 200 groupes, il est donc impossible de s’ennuyer. Bref, c'est parti pour les festivités, de nombreux kilomètres parcourus, des confirmations, des coups de cœur et de nombreux souvenirs !

Avant le début des festivités, j'entame mon traditionnel tour ou plutôt mon immanquable expédition dans l’Extrême Market à la recherche des meilleurs pépites. L’espace regorge de très (très) nombreux stands de CDs, vinyles ou merch à en faire rêver un collectionneur. Mais aussi des stands plus artistiques avec les sérigraphies de l’Atelier du Grand Chic qui fait toujours autant sensation, les illustrations de Will Argunas ou encore les Éditions des Flammes Noires. L’Extreme Market c’est aussi l’occasion de refaire sa garde-robe avec la présence de Hyraw, Crève, Hate Couture et ma petite découverte de l’année : Quiabsurdum. Bien sûr, ceci ne reste qu’un résumé minime de l’étendue des acteurs présents, l’Extreme Market c’est toujours un immanquable !

Je profite du “calme” avant la tempête pour faire un tour sur le Hellcity Square qui propose de multiples activités en plus de sa scène (la Hellstage qui permet de découvrir des groupes émergeants mais aussi de voir du catch et des concours de air guitar). Les stands présents sur le Hellcity comptent dans leurs rangs deux petits nouveaux : la SPA et Savage Lands. Savage Lands étant une ONG environnementale créée par Sylvain Demercastel et Dirk Verbeuren afin de sensibiliser et d’agir sur la déforestation. Ce projet a aussi donné naissance à un (super) groupe qui jouera sur la Main Stage samedi et sur lequel nous reviendrons évidemment. Sur une note plus musicale, on retrouvera aussi le stand d’E.S.P guitare qui animera le week-end par ses démonstrations et ses dédicaces. Au-delà des concerts, tout est présent sur place pour s'occuper et vivre son festival de différentes façons ! Mais nous allons passer aux choses sérieuses. 

16 h 30 tapante : l’un des premiers groupes de cette dix-septième édition foule la main stage ! Si Asinhell est encore une formation inconnue pour certains, ce sont des visages familiers qui prennent possession de la scène. Nous retrouvons Michael Poulsen (Volbeat) à la guitare, Marc Grewe (Insidious Disease, ex-Morgoth) au chant et Morten Toft Hansen à la batterie. Le trio propose une mécanique bien huilée avec un Death Metal Old School pêchu et puissant déviant parfois sur des influences de Thrash. Les morceaux de leur seul et unique album ”Impii Hora” s’enchaînent avec aisance, c’est lourd et efficace ! Le public retrouve très vite ses bonnes habitudes et les premiers circle pit de l’édition se dessinent sous un soleil de plomb. Asinhell est un parfait entraînement pour démarrer ces quatre jours de festivités !

Je décide pour ma part de m’éclipser avant la fin de la prestation pour faire une balade et partir à la rencontre de LA nouveauté immanquable de cette édition : la Gardienne des Ténèbres. Positionnée au milieu du site du festival (au niveau des bars et de la forêt pour accéder à la Warzone), la chimère au visage féminin de 10 mètres de haut est impressionnante ! Elle attire tous les regards par son côté imposant mais aussi par tous les détails mécaniques qui la composent. Si je regrette juste de ne pas l’avoir vu en action la nuit tombée, courant à droite et à gauche pour voir des concerts, j’imagine que le spectacle devait être tout aussi bluffant . (© Nicko Guihal)

Je continue mon chemin pour me positionner à la Warzone et assister à la prestation de Thrown (ici nous parlons du groupe de Hardcore suédois pour éviter toute confusion avec un de ses homonymes). Formée il y a quatre ans, la jeune formation défend déjà deux EP avec rage et conviction dont le dernier “Nights” fraîchement sorti en avril. Leur arrivée sur scène est un poil intrigante, l’un des guitaristes arrive emmitouflé et capuché sous un kway et le second sous un sweat alors qu’il fait 30 degrés ! Mais ça ne va pas les gêner pour envoyer un mélange qui nous traine aux frontières du Hardcore, du Metal Moderne surboosté et de ce Metalcore tout aussi énergique que technique. Nous pouvons constater l’absence de basse mais elle se fait presque oublier dans l’équation (après, il faut dire que la sur-compression et les sous-accordages y sont pour beaucoup). Les breakdowns frappent aussi fort que le soleil et le chant hurlé ajoute encore plus de rage dans l’ensemble. Cette fougue est communicative et le public a répondu présent face à cette belle prestation très intéressante. On regrettera tout de même le timing, le concert a débuté avec cinq minutes de retard et se termine avec dix minutes d’avance… Ce fut bref mais intense. Toutefois avec cette performance prometteuse malgré un répertoire assez mince, nous ne leur en tiendrons pas rigueur.  

Je profite d’être bien en jambes après cet échauffement pour courir rejoindre les Mains Stages et profiter de cette fin de set prématurée pour résoudre le dilemme du choix entre Thrown et Bleed From Within dans le running-order.  Le set des écossais est plus qu’entamer quand je rejoins l’autre bout du festival. Ce que je constate d’emblée c’est que c’est tout feu, tout flamme et surtout bourré d’énergie. Coïncidence, j’arrive pile alors que la formation joue leur nouveau single “Hands Of Sin”. Ici le Metalcore fait tout aussi rage ! La prestance de Scott Kennedy est toujours aussi impressionnante ce qui lui permet de conquérir le public sans aucune difficulté. Même si le moment fut plutôt court et que j’ai déjà vu Bleed From Within à de nombreuses fois, j’ai hâte de les revoir en décembre en ouverture de Slipknot à Paris !

Passons à la prestation suivante, toujours sur les Mains Stages, et qui a fait parler d’elle bien avant même le moment présent. Rappelons-le, quelques jours avant leur prestation, Slaughter to Prevail nous invitait sur les réseaux sociaux à réaliser “le plus grand Wall Of Death sur terre” à Clisson. Si les russes ont réussi à tracer leur chemin avec leur Deathcore bulldozer qui, s’il n’est au premier abord pas le plus accessible, est une véritable machine à violence gratuite. La foule a répondu présente. Peut-être par simple curiosité d’ailleurs. Sur scène, et au-delà de ses performances vocales, leur frontman Alex Terrible préfère se taper le micro sur la tête jusqu’à sang ou hurler sans… micro justement. Puis, nous arrivons au moment fatidique du Wall Of Death qui prendra plus de dix minutes (pardon : DIX MINUTES !) pour se mettre en place devant une foule absolument peu réceptive et un morceau qui ne s'y prête décidément pas. Quand ça ne veut pas ça ne veut pas. Quoi que le Wall Of Death finit tant bien que mal par se mettre en place et à force de persévérance la foule se scinde en deux et se rejoint pour ne former plus qu’une Si la performance semble impressionnante sur les vidéos, force est d’admettre que la chose n'avait en live aucune saveur ni spontanéité. Personnellement, j’y vois un pétard mouillé et je préfère me raccrocher à de bons souvenirs des éditions précédentes comme ceux de Dagoba ou de Mass Hysteria, mais aussi des belles occasions qui vont avoir lieu durant le week-end. Alors oui, sur album, Slaughter to Prevail est efficace et plutôt ravageur. Pourtant je ne cacherai pas que les russes laissent ici un goût amer pour un premier passage à Clisson.

Place à un peu de douceur dans ce monde de brutes, je décide de profiter d’un moment plus calme sous la Temple avec le Doom ambiant de (DOLCH). Les quatre musiciens se complètent sur scène et nous plongent dès les premières notes dans un univers sombre et mystique. Les influences sont nombreuses et s’étalent entre le black, le goth et traversent même la pop toujours accompagnées d'un soupçon de plénitude ou de planitude. Les passages forment parfois des boucles entre des sonorités tantôt lourdes et éthérées. La balance s’équilibre sous tous les angles. Nous ajoutons dans ce mélange, la grâce du chant féminin et celle du guitariste qui accompagne par parcimonie au chant guttural. Le public semble être subjugué par cette prestation à la fois hypotonique et mystérieuse. Une belle découverte dont je m’empresse déjà de creuser la discographie. 

Sur le chemin de mon retour vers les Main Stages, j’aperçois de loin une croix renversée et des lights rouges prédominantes. Il n’y a aucun doute : Kerry King a lui aussi retrouvé le chemin de la Main Stage cinq ans après l’ultime concert de Slayer en France. Son nouveau groupe est formé de la crème du Thrash Metal avec son comparse Slayerien Paul Bostaph à la batterie, Mark Osegueda au chant (Death Angel), Phil Demmel (ex-Machine Head, ex-Vio-lence) à la guitare et Kyle Sanders (Hellyeah) à la basse. La prestation est soignée et permet de mettre en lumière la quasi-intégralité des morceaux de leur premier opus “From Hell I Rise”. Cerise sur le gâteau, quelques classiques de Slayer s’ajoutent à la setlist. “Disciple”, “Black Magic” sans oublier bien évidemment “Raining Blood” qui mettra tout le monde d’accord ! Sur le papier et sur album, la formule Kerry King est prometteuse et se révèle brillante sur scène. Durant une heure, les quatre musiciens nous offrent une leçon de Thrash efficace et solide. Alors… Thrash till death comme dirait Destruction !

20h00 (et des poussières) sonne le coup d’envoi pour les groupes venus du pays du soleil levant avec Baby Metal sur la Main Stage et Crystal Lake sur la Warzone. Mon choix se tournera évidemment sur le second groupe qui va envoyer une véritable claque Metalcore au Hellfest. Le nouveau vocaliste John Robert Centorrino (ex The Last Ten Seconds Of Life) sera d’ailleurs très bien accueilli. Il harangue en permanence une foule déjà bien énervée entre pogo, circle pit slam et wall of death. Il y en a dans tous les sens, on ne sait plus où donner de la tête ! Le set sera composé de nouveautés tel que “Rebirth”, “Denial” sans oublier le petit dernier “Bludgod”. Le frontman brillera aussi sur les anciens morceaux tels que “Aeon”, “SIX FEET UNDER” ou encore, sur une note plus légère, “Watch Me Burn”. Le seul reproche à souligner ici est un souci de son non indépendant du groupe. La façade de son située derrière la régie dysfonctionne et abandonnera le groupe plusieurs fois. Le son semble dorénavant venir de très très loin, comme si les tokyoïtes n'avaient pas branché leurs instruments. Malgré cet inconvénient, on gardera surtout comme souvenir la soif d’en découdre de Crystal Lake ! Pour ma part, je profite du fait que la prestation se termine avec dix minutes d’avance pour prendre une longueur d’avance et me diriger vers d’autres scènes. Mon objectif étant assez simple : arriver pour le dernier titre de Sylvaine, enchaîner avec quatre ou cinq titres de Dark Tranquillity, le tout avant que Landmvrks ne commence !

J’arrive donc pile sous la Temple tandis qu'une pluie d’acclamations est adressée à la musicienne norvégienne Sylvaine. Assurément, cette performance a dû être à la hauteur des espérances ! La vocaliste terminera sa performance avec un chant traditionnel “Eg Er Framand” le tout a cappella. C’est frissonnant et impressionnant ! J'enchaîne avec Dark Tranquillity juste à côté sous la scène Altar totalement bondée. La formation enchaîne des morceaux plus anciens (“Hours Passed In Exile”) et d'autres plus récents (“Atoma”) dès le début du set. Les suédois assurent une performance très solide ! Mais le plaisir sera de courte durée, car je rejoins les Main Stage pour une partie de la soirée et surtout un concert que je ne voulais absolument pas rater.

© David Gallard

Si nous apprenions un mois avant le festival, l’annulation de Bad Omens, ce sont les marseillais de Landmvrks qui vont avoir une très belle occasion de les remplacer haut la main et de représenter fièrement les couleurs de la France. Ayant eu l’occasion de voir Landmvrks en salle il y a trois mois durant leur tournée avec The Devil Wears Prada, Guilt Trip et Like Moths To Flame (quasi sold out autant en France et qu’à l’étranger !), je n'ai aucun doute sur leur potentiel ! D’ailleurs, il faut souligner la qualité de la scénographie travaillée en si peu de temps entre les vidéos, les lights et la pyrotechnie qui va accompagner cette furie. Leur Metalcore puissant et mélodique aux multiples influences apporte une vague de fraîcheur dans la scène Metal actuelle. Les morceaux s’enchaînent entre l’explosif ouverture avec “Creature”, les addictifs “Death” et “Tired Of It All”  repris en cœur, la violence de “Say No Word”, la légèreté de “Visage” et de ses influences Rap ou encore “Suffocate” avec son démarrage en acoustique. Au-delà de toutes ses influences et variations, l’ensemble de la prestation est cohérent. Elle est conçue pour être aussi énergique que festive. D’ailleurs, nous pouvons souligner la prestance de Flo’ le frontman qui nous surprend par son aisance vocale entre les parties growlées et son chant clair tout aussi émotif que puissant. Il motive la foule qui répond vivement à ses appels. Entre wall of death (qui va ici se former spontanément), circle pit ou singalong, la cohésion est totale. Le rappel va retentir avec “Lost In A Wave”, un hit déjà à part entière et une dernière dose de furie avec “Self-Made Black Hole”. Le pari est totalement réussi, Landmvrks fait l'unanimité. Si l’an dernier des pointures internationales comme Architects et Parkway Drive ont fait la part belle au Metalcore en haut de l’affiche, Landmvrks réussit lui aussi cet exercice haut le poing. La formation française va gravir des sommets très rapidement et cette occasion leur a permis de conquérir de nouveaux territoires ! 

Il y a des coups de cœur et il y a des déceptions… J’attendais avec impatience de revoir Avenged Sevenfold dont mon premier (et dernier) concert remonte au Hellfest 2018 alors que Mr Shadows subissait une extinction de voix. C’est donc l'occasion de revoir la formation qui est, cette fois, venue défendre son un poil trop expérimental à mon goût “Life Is But A Dream”. Les nouveaux morceaux (“Game Over”, “We Love You”, “Mattel”) tentent de cohabiter avec les classiques “Hail To The King” (que Mr Shadows adresse à son groupe favori : Megadeth), “Afterlife” ou encore “Buried Alive”. Mais... l’ensemble manque de conviction et la voix de Mr Shadows semble avoir perdu du coffre. Paradoxal pour un chanteur de sa trempe. Même si nous ne pouvons pas nier que le set est carré et très maîtrisé, le tout reste peu accrocheur. Au-delà du talent des musiciens qui est indéniable, c’est toute une scénographie qui accompagne les morceaux. Trois écrans disposés à l’intérieur même de la scène projetant la captation du groupe avec des effets psychédéliques le tout avec un jeu de lumière très millimétrés. Mais être millimétré ne suffit pas, ces effets sont à l’image de la performance du soir : expérimentaux et sans réelle chaleur avec le public. Si j'enchaîne les allers-retours entre les autres scènes afin de prendre du recul et tenter de me convaincre du potentiel de cette prestation, la magie n'opère pas. Et c’est définitivement une déception pour ma part. 

Assez amère, je décide de prendre de l’avance et de me placer pour le clou final de cette soirée sur la Warzone. Assurément un concert d’Enter Shikari est toujours aussi vivifiant que ma consommation de boissons énergétiques sur l’ensemble des quatre jours. Tel un OVNI la formation mélange autant d'influences entre le Rock, Post Punk, l’électro, drum’n’bass… S’il est difficile de chroniquer un leur album par ce mix de diversité, il en est autant pour leur concert tellement ça part dans tous les sens. Rou démarre la performance seul sur le titre “System” a cappella et fait monter la pression qui va exploser dans une énergie communicative et une bonne humeur imparable. Le frontman ne manquera pas de sauter rapidement dans la fosse et enchaîne les allers-retours durant toute la prestation. Il se promènera jusqu’à la régie et au-delà ! Une véritable pile électrique à l’image de cette explosion sonore. La scène est toute aussi haute en couleur que la prestation. Deux cubes LED de chaque côté de scène s'illuminent et accompagnent les lumières toutes aussi éclatantes. Nous pouvons citer quelques moments forts comme : le snake/circle pit formé durant “Snake Pit”, le morceau “satellites**” adressé à la communauté LGBTQ+ pour finir avec “Sorry, You're Not a Winner” où Rou va monter le plus haut possible sur la façade de la scène. Je pense que vous l’avez compris, l’expérience Enter Shikari est compliquée à décrire, mais elle vaut d’être vécue ! Le groupe ne met aucune barrière autant musicalement que scéniquement au plus près de son public. Enter Shikari livre un message de tolérance accompagné d’une joie de vivre totalement déconnante.

Cette première journée se termine sur une note des plus positives. La variété des genres à déjà frappé fort aujourd’hui et dire qu'il reste encore trois jours à explorer !

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