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Genre : Power Metal
Pays : Allemagne
Label : Reigning Phoenix Music
Date de sortie : 13.12.2024
Il faudra encore patienter jusqu’à l’année prochaine pour avoir le nouvel album des sept légendes qui composent Helloween. Mais pour tout de même avoir quelque chose à se mettre sous la dent pour fêter leur quarantième anniversaire, le groupe allemand nous délivre un album live… leur cinquième tout de même, mais cette fois enregistré dans le non-moins glorieux stade Budokan, japonais comme son nom le suggère. Un budôkan est un dojo où l’on pratique les "budô", les arts martiaux japonais, et tel était la fonction du stade jusqu’il y a peu, où il s’est reconverti en salle de concerts, mais aussi théâtre de divers évènements sportifs (dont les jeux olympiques de Tokyo tout récemment). Ce point culture terminé, que vaut ce quinze-titres présenté en grandes pompes ?
Je n’ai pas la prétention de très bien connaitre le catalogue du groupe, hormis les énormes tubes tels Helloween (qui n’a pas été jouée !), donc impossible de jauger adéquatement la setlist : beaucoup de fonds de tiroir ? Set très classique ? Difficile à dire, mais rien n’est à jeter, arrêtons-nous là-dessus ! C’est aussi un plaisir d’entendre l’album "sonner" en live, sans artifices : on entend bien la foule, sans qu’elle n’étouffe les chansons, et l’album débute sans zapper l’intro, qui plonge déjà bien dans l’ambiance. "Skyfall" poursuit en tant que deuxième titre : une cartouche de près de treize minutes, extrêmement généreuse et riche, multipliant les ambiances et dévoilant une épopée radicale d’entrée de jeu. "Eagle Fly Free" est un poil plus modeste avec ses "seulement" huit minutes… D’autant plus qu’un bon tiers du titre n’est finalement qu’un petit jeu entre le groupe et la foule, mais qui parvient à plonger le spectateur dans la scène avec brio. Une astuce qui se prolonge dans les titres suivants : "Mass Pollution" et "Future World", et tout du long de l’album en fait. Ni totalement cliché ni rarissime, on saluera simplement l’idée de conserver une grande part du spectacle et des interactions propres au live. On l’a déjà mentionné…mais ça rajoute vraiment une touche particulière très appréciable. Les chœurs sur "Power" par exemple, ou les morceaux qui s’étirent artificiellement parce que le groupe s’adresse au public, nous plongeant pleinement dedans.
Plusieurs morceaux s’illustrent tout particulièrement, comme le frénétique "Save Us" d’une puissance effrénée. "Kai’s Medley", qui poursuit avec une démonstration démentielle de créativité et de sens du spectacle. On assiste ensuite à un petit ventre-mou (à mon goût) avec la salve qui poursuit et ferme la marche avant l’encore. Non pas que "Forever And One" soit une mauvaise ballade ou que "Dr.Stein" n’est pas un classique des classiques. Simplement, cette pause un peu mièvre est un poil longue de mon propre avis d’amateur de power qui aime la grandiloquence survoltée. "Perfect Gentleman" qui marque le début de l’encore me plait plus, bien qu’elle rentre pourtant toujours dans ce registre un peu kitsch. Mais le groupe achève son concert avec maestria avec près d’une demi-heure divisée entre deux morceaux d’anthologie : "Keeper Of The Seven Keys" et "I Want Out".
Au final, on pourrait encore reprocher au pire un peu trop de morceaux de l’album éponyme (dernier en date), et on ne s’en étonnera pas. Et on ne s’en plaindra pas trop non plus : il est plutôt bon pour un album récent d’un groupe précurseur ! Il y a quand même quelques antiquités qui font (presque) toujours mouche également. Mais avant tout et surtout, on se tape deux bonnes heures de gros power metal à l’ancienne, grandiloquent, nerveux et épique à souhait. Un copieux amuse-bouche avant le prochain disque.