Genre : Stoner
Pays : Etats-Unis
Label : Magnetic Eye Records
Date de sortie : 27.10.2023
Le label Magnetic Eye nous régale en ce moment ! Après le dernier Restless Spirit, c’est au tour du trio américain Howling Giant de ravir nos oreilles. On démarre le parcours avec "Hourglass", une courte intro mystérieuse et atmosphérique qui déboule directement sur une grosse pétarade presque punky sur "Siren Song", qui s’assagit très vite pour nous charmer de cette voix caverneuse caractéristique, pratiquement lumineuse plutôt qu’inquiétante ici. Cet adjectif qualifie d’ailleurs à merveille toute la chanson, pleine d’ondes positives jusque dans son jeu semblant presque emprunté au hard rock quelques riffs grandiloquents, jusqu’à un climax puissant.
"Aluminum Crown" est plus calme, plus ambiant. Il débute avec des percussions presque martiales, et le tempo semble ralenti, puis doux. "Hawk In a Hurricane" remontre les dents, avec un début pratiquement heavy ! La guitare reprend pleinement ses droits, et affiche quelques prouesses des plus sympathiques, avec un pont tout rond, tout doux. "First Blood Of Melchor" est encore plus explosif, presque hargneux ! Une courte mais intense pause au milieu du disque, pleinement instrumentale (si ce n’est pour quelques extraits d’une voix lointaine, semblant provenir des cieux), où les instruments galopent. Le titre éponyme est un nouveau titre très lumineux, aux sonorités intéressantes, presque magiques et solaires. Il possède une énergie rare dans le genre… Une caractéristique à souligner comme constituante de pratiquement l’album entier. Ce n’est pas tant hypnotisant et lourd que vraiment dansant, aux influences "space rock" bien (res)senties.
Enfin… Suffit de dire ça pour qu’on nous prouve le contraire ! "Tempest And The Liar’s Gateway" est plus long, nébuleux et sombre. Il traîne d’un pas lourd et fait preuve encore une fois de maestria dans ses riffs. Un titre plus gloomy, mais qui ne manque pas de nous plonger dans son ambiance… on ne voit pas les cinq minutes passer ! "Sunken City", malgré son titre, revient vers la lumière et l’énergie, avec à nouveau des effets nombreux et bien maniés, pour un titre puissant et une fois encore largement solaire, avec des traits de hard rock rétro qui font plaisir.
Passons rapidement sur "Juggernaut", non pas que le titre soit mauvais, mais il arbore beaucoup des mêmes critères précédemment cités : c’est punchy, c’est lumineux, c’est cool ! Les paroles de son final sont également diaboliquement addictives. Enfin, "There’s Time Now" revient sur des terres plus ambiantes, plus moody, où l’on prend bien son temps pour poser son atmosphère. Lorsqu’arrive enfin la voix, on comprend que malgré un opus presque toujours pêchu, on se contentera d’un final intimiste, résigné même ("It’s the end of the world", nous affirme le chant). Une fin surprenante, largement défaitiste et sombre, mais qui ne fait pas tout retomber comme un soufflé et offre plutôt un soupçon de force et d’émotion pour clore l’album de façon mémorable. Une formidable fin de parcours, ne jurant en rien avec neuf autres titres doux et piquants à la fois.