Genre : Post Metal
Pays : Espagne
Label : Avantgarde Music
Date de sortie : 17.03.2023
Si le dicton nous suggère de ne pas juger un livre par sa couverture, il n’en découd pas d’être intrigué par son contenu. La pochette sombre et mystérieuse de IKARIE m’a immédiatement interpellé. Au travers d’une musique tranchant les opposés entre la lumière et l'obscurité, je découvre un concept artistique plus profond, caché.
Après son premier album "Cuerpos En Sombra", la formation espagnole dévoile sa seconde œuvre avec "Arde". Ici, IKARIE parle de rage transformatrice en évoquant des thématiques profondes et douloureuses concernant notamment les violences faites aux femmes avec des notions de souffrance, de blessure et de renaissance. La complexité et la richesse du concept ne seront pas davantage traitées au long de cette chronique. Mais, il permet de comprendre l’intensité plombant des compositions qui suscitent à nous interpeller et nous sensibiliser. Si la curiosité vous piquez pour approfondir les recherches sur les thématiques abordées, les titres morceaux pourront vous accompagner.
IKARIE nous guide dans son périple avec des sonorités influentes du Post Metal au Doom Metal au travers de dix morceaux riches et sombres. Nous retrouvons cinq titres majeurs ("Santa Sangre", "La Sed", "Surcos (Ciutat Morta", "Tomie" & "Titane II") entrecoupés de partitions plus courtes (“Sacrificio” "40 Dias", "Kanno Sugako", "Arde" & "Flores en El Asfalto") permettant de poser l'ambiance avec des éléments ambiants instrumentaux et des voix parlées.
Les cinq pièces principales nous transcendent par leurs riffs lourds et oppressants accompagnés par une voix caverneuse plombée par un pincement mélodique dans une temporalité lente et ensorcelante. Le morceau "Santa Sangre" pose cette tonalité caractérisant cette ambiance si particulière qui nous garde en apnée. Suivi par l’explosion de “La Sed" avec ses guitares hypnotiques habillant les mélodies. L’écoute se poursuit et “Titane II” se révele comme la pièce maîtresse de l'album avec ses influences Post-Rock très prenantes et son côté plus lumineux.
Difficile de décrire la densité de cette œuvre titre par titre. Nous pouvons distinguer plusieurs parties apparentes dans l’album qui rattache les morceaux entre elles. Les titres instrumentaux sombres et subtiles comme “Kanno Sugako” permettent de poser la structure et cette l’atmosphère tantôt terrifiante et captivante. Le morceau éponyme "Arde" inclut un discours nous guidant davantage dans les thématiques sombres mises en lumière.
La conclusion se présage avec une lueur de luminosité qui se révele au fur et à mesure des morceaux. La douce conclusion “Flores en al Asfalto” avec ses notes de piano créé un écho parfait avec l’introduction “Sacrificio” davantage inquiétante.
“Arde” est une œuvre dense qui confirme tout le potentiel de IKARIE au sein de la scène Underground. L’album sensibilise l’auditeur au travers de sonorité intense tout en raconte des événements tragiques du passé qui résonne comme un électrochoc. L'attente est déjà présente pour le troisième album de la formation, mais pour le moment nous pouvons que savourer "Arde" pour en découvrir toutes ses facettes dans cette vaste densité.