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Ale

NORTH SEA ECHOES - Really Good Terrible Things



Genre : Prog

Pays : Etats-Unis

Label : Metal Blade Records

Date de sortie : 23.02.2023

 

Deux précisions importantes sont à faire d’emblée : d’une part, il n’est pas nécessaire de connaître et d’apprécier le duo derrière le projet North Sea Echoes pour savourer pleinement cette curiosité que Ray Alder et Jim Matheos nous proposent. Leur longue carrière passée au sein de Fates Warning n’est sans doute pas étrangère à leur complicité et le choix de proposer un album si différent bien sûr… Mais il n’est pas requis d’avoir un background affûté pour y trouver son compte sur ce "Really Good Terrible Things" (qui porte très bien son nom par ailleurs). Secundo : impossible de trouver quelconque ressource précisant le genre dans lequel se range leur musique. On se contentera alors de dire que le duo use de sa voix à pleine puissance, accompagnés presque exclusivement d’une timide guitare (même si ce serait réducteur, vu toute la puissance et la couleur de leur musique). S’il fallait un exemple pour vous convaincre que se limiter à un genre particulier est bien réducteur, North Sea Echoes est un choix parfait.

Difficile de tarir d’éloges après deux écoutes minutieuses : dix titres radicaux, à la fois si sensibles et fragiles… tout en étant puissants et émouvants. Minimalistes, et complexes à la fois, et à la créativité formidable. J’aurai bien envie de simplement vous dire d’y aller, d’arrêter ma chronique ici et de me faire une confiance aveugle. Mais ce serait aussi un manque de respect face au travail accompli par les deux artistes… car aucun projet ne m’avait autant touché depuis Sunbeam Overdrive il y a une petite année de cela (toujours on y revient décidément !), ou Paint The Sky Red, tout récemment. On vous prévient : vous pourriez bien tomber amoureux du chant, et ça commence dès "Open Book" et sa douceur sombre. Un oxymore qui traduit plutôt bien la musique de ce projet : apaisante, tout en abordant des thèmes difficiles. "Flowers In Decay" est moody à s’en damner, faisant penser aux atmosphères mystérieusement envoûtantes d’un Nick Cage ou d’un Leonard Cohen. La voix étant moins grave, on est moins sur du langoureux, et plus sur de la pure douceur apaisante. "Throwing Stones" est une autre pépite, avec son refrain au coffre magistral porté par des instruments aux allures presque de berceuse… Portant la voix plus haut encore ! "Empty" est carrément plus musclée, aux allures presque trip-hop matiné d’indus ! Le pas est lourd au possible, un net contraste avec le reste de la galette. On approuve !

Le reste de l’album n’est bien sûr pas en reste. "We Move Around The Sun" est sans doute l’un des titres les plus reposants de la décennie jusqu’à présent. "Where I’m From " au contraire, s’enflamme d’un pas calme mais décidé vers un crescendo formidable, avant de finir en toute discrétion, le chant presque disparu… revenu en tout cas, à un timbre plus doux. "The Mission" gagne en vitesse, et le chant est tout-puissant, désespéré même… à l’image des paroles. On hésite entre ce titre et le précédent comme pur earworm qui vous fera fredonner ses textes longtemps après l’écoute. Et alors "No Maps"… c’est de la pure poésie. De toute beauté, avec une tendresse rare, troublée uniquement par un curieux bruit de fond, à peine perceptible, aux allures presque industrielles de nouveau… alors que le chant devient pratiquement éthéré et lointain. De tristesse ou d’inspiration, on verserait bien une dernière larme d’émotion.

Alors finalement… A qui recommander ce disque ? La réponse qui ne se mouille pas serait "tout le monde", comme chaque fois qu’un disque nous anime si profondément… La vérité tend plutôt vers le raisonnement inverse : cet album, ce projet sont à part. Ils peuvent parler à quiconque est sensible à la douceur, aux textes à la fois beaux et mélancoliques, et qui ne s’attendent pas tant à des instruments survitaminés… Mais au contraire discrets et parcimonieux, soutenant brillamment le chant, pleinement star ici. Je serai bien incapable de mettre une note à cet opus, tout comme je n’ai pas le pouvoir de vous ordonner une écoute. Simplement… Je dirai que c’est surtout pour ce genre de trésors que je chronique avec plaisir. Mais s’il a débarqué là où l’on ne l’attendait absolument pas, on ne s’étonnera pas de le voir disparaître des sublimes abysses qui l’ont vu naître… Tout en espérant, secrètement mais avidement, qu’il ne s’agira pas d’un one-shot.







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