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Image de Edz Norton

ODD CREW - Dark Matters – Part III

Ale

Genre : Prog Rock

Pays : Bulgarie

Label : Indépendant

Date de sortie : 06.12.2024

 

Il faut mettre au clair deux choses d’emblée : votre serviteur n’a pas écouté les deux premiers albums de cette trilogie, rendant la comparaison naturellement impossible. D’autre part… ça fait toujours plaisir de découvrir des groupes issus de pays moins réputés pour leur scène musicale. Il s’agit certainement des premiers artistes bulgares que j’ai la chance d’écouter, et assurément les premiers que je chronique ! La curiosité est donc bien présente, et c’est plutôt avec l’optimisme de découvrir l’apogée d’un projet audacieux que la crainte de voir le groupe cracher ses poumons en sortant son troisième album en autant d’années consécutives que je lance "Blaming Time".

Premières impressions ? Il n’y a rien à craindre : le groupe assure et envoie de la patate ! Aussi, on se rend vite compte que l’album est heureusement très appréciable même sans avoir écouté ses prédécesseurs. On notera principalement une atmosphère mélancolique qui transpire de chaque chanson, voire un côté résigné, fataliste presque. En ce sens, Odd Crew rappelle un peu le grunge, surtout dans son chant et dans sa guitare un peu craspec. Même les thématiques vont vers ce côté tristoune mais qui s’assume, en atteste  "Turning Tables " ou  "Detox "… Le premier illustre par ailleurs deux des autres forces du groupe : sa force de frappe et ses ponts ! A contrario de bien des derniers albums que j’ai pu chroniquer, aux relents d’onirisme et de quiétude profonde, ici on a des titres plus gras, plus lourds, plus bruyants. Aucun exemple n’illustre mieux cet état de fait que  "Still Alive", pratiquement metal tant il est féroce et mastoc. Il n’en devient pas bête et méchant pour autant, et conserve le chant posé, intime, presque pénitent du reste de l’opus. Il l’est même d’autant plus sur cette chanson, aux allures de confession. Et là aussi : le pont est aux petits oignons, pratiquement heavy metal ! On se plaindra juste qu’il soit si court… mais nous serions peut-être alors trop sortis de ce récit froid et douloureux.

L’album se permet tout de même un peu de clarté, avec des titres aux textes un poil plus optimistes. Enfin… aussi clair et optimiste que le groupe puisse être en tout cas. On reste sur des titres au pas lourd et lent, à l’atmosphère sombre et au ton triste, mais qui osent la poésie noire, en trouvant malgré tout un soubresaut d’espoir dans la désolation. Des thématiques profondément humaines, qui frappent en plein cœur et qui résonnent plutôt bien avec le monde tel qu’il est aujourd’hui. On ne mentira pas que l’existence du commun des mortels est assez morne en 2025, et qu’il est souvent difficile d’avoir confiance en l’avenir. Mais qu’il s’agisse d’une crainte géopolitique ou écologique, ou peut-être un combat contre la dépression ou une peine de cœur, cet album se montre très cathartique.

Avec un titre pareil pour leur trilogie, il parait concevable que les deux premiers albums soient tout aussi baignés dans le spleen. Mais puisqu’il ne s’agit là que d’une théorie facilement confirmée ou rebutée en se plongeant dedans, on se contentera de dire que cette partie 3 a vraiment le moral dans les chaussettes. Mais ça ne l’empêche pas d’être fort et profondément beau malgré sa noirceur. Il illustre à merveille la résilience nécessaire pour continuer à vivre malgré les coups durs. Et rien que pour ça, il est plus que recommandable. Les autres y trouveront des titres musclés et sensibles à la fois, et c’est déjà plus qu’assez pour se pencher sur Odd Crew.


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