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Ale

RESTLESS SPIRIT - Afterimage


Genre : Sludge Metal

Pays : Etats-Unis

Label : Magnetic Eye Records

Date de sortie : 06.10.2023

Il y a des albums vraiment chouettes, et d’autres qui semblent presque ouvrir votre troisième œil tellement ils touchent quelque chose au fond de vous. Cela m’arrive plutôt souvent avec des genres "atmosphériques" et "planants" (à défaut d’une meilleure terminologie pour tous les englobés). Pensez shoegaze, pensez post-rock, pensez psyché ou encore stoner… Sitôt que les titres sont longs et hypnotisants, il y a de fortes chances que cela me plaise. Mais même en ayant développé un appétit récent, mais bien vivace, envers ce style de musique, je n’étais clairement pas prêt pour ce que Restless Spirit allait m’offrir… Troisième album d’un trio plutôt obscur et plutôt jeune, je partais l’esprit vide. Mais dès que l’ouverture de "Marrow" se met à vrombrir dans mes oreilles, je sens qu’on est parti pour un chouette voyage. Trente secondes plus tard : on entre en course. Le rythme est précis, répétitif, et puissant. Je ne connais pas trop le sludge, mais on m’aurait fait passer ça pour du heavy… Je n’aurai rien trouvé à redire. Cela témoigne plus de mon inculture que d’un défaut, rassurez-vous ! Cette entrée en matière est plutôt engageante, avec un chant clair et puissant et un petit bridge sympathique. De quoi s’enthousiasmer pour la suite !

Et à raison : "Shadow Command" poursuite dans la lignée de "Marrow", en accentuant un peu la force de frappe. Le chant devient tantôt caverneux, la guitare s’emballe… Surtout pour les ponts, cela va de soi. Le titre est plutôt mélancolique, et s’apprécie pratiquement comme une power ballad. "Of Spirit And Form" va plus loin encore dans la fureur d’entrée de jeu avec une batterie proprement sanguinaire ! Le reste du titre groove sévère, peut-être l’un des éléments clés dans mon appréciation de cet album. "All Furie" porte bien son nom, puisque c’est l’un des titres les plus courts et les plus violents de la galette. Ce n’est pas seulement le début du morceau qui débarque en trombe : toute la chanson est mastoc et bestiale, contrebalancée uniquement par un chant toujours aussi mélodieux et éthéré. Une telle pépite musclée, après trois excellents titres plus groovy, ça fait sacrément plaisir ! Mais il est temps d’arrêter de tourner autour du pot pour vous parler de la claque monumentale de cet "Afterimage", à savoir "The Fatalist".

D’emblée, le parallèle avec "The Nihilist", mon titre préféré des suédois d’Aerodyne, semblait évident. Finalement, leur seul point commun est de m’avoir fait tomber en véritable pâmoison face à la musique des deux groupes respectifs. "The Fatalist" débute comme un râle de baleine : avec une guitare stridente, hurlant à la mort. Rapidement, elle reprend sa place pour transposer un rythme plus lent, plus mélancolique… presque fragile, malgré le coffre des instruments. Déjà de quoi en faire un titre vraiment chouette, et beau surtout. Mais c’est avec son pont qu’il atteint des sommets. Généreux, technique, virtuose… Il est absolument formidable, et vient sublimer un titre qui n’aurait pu être qu’une accalmie après la force de "All Furies". On regrettera tout juste une fin un poil abrupte pour conclure un tel titre.

"Hel’s Grasp" suit une route un peu similaire, mais offre moins un cocon sonore nous enveloppant de sa puissance meurtrie qu’une vraie pause toute douce, où les instruments nous bercent dans un voyage sensoriel. Moins remarquable que "The Fatalist", elle fait figure de très honorable deuxième pépite, pas dénuée de cachet avec sa lente progression du minimalisme vers le plus costaud et technique. Avant de rebasculer vers l’apaisement avec sa longue outro, toute en douceur. On aurait pu en finir ici, sans se sentir déçu du voyage, mais le groupe propose une ultime salve avec "From The Dust Returned". Difficile d’en vouloir au groupe d’avoir voulu marqué par un dernier titre à l’ambiance marquée et à la guitare bien saturée ! C’est vrai… On l’aurait bien vue ailleurs après les deux masterclass qui la précèdent, mais elle n’a pas à rougir de la comparaison. Elle déballe ses dernières ressources pour une chanson qui retourne à la puissance et le fait aussi bien que la première moitié du CD. Pour se terminer, elle aussi, de façon un peu express… Dommage, après un sprint final vraiment top. Mais tout de même, quelle aventure ! On espère sincèrement que ce troisième opus sera celui de la consécration pour Restless Spirit.


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