Genre: Punk Hardcore Pays : France Label: Atomic Fire Records Date de sortie : 07.04.2023
Il existe des projets qui ont tout pour nous plaire et qui pourtant nous élude pendant des mois ou des années. C’est résolument le cas pour Rise Of The Northstar et moi, et j’ai pourtant bien peu d’excuses. L’une des étoiles (ha ha) montantes du metal français, déjà quinze ans de carrière et trois albums sous la ceinture (sans compter les EPs). Et surtout un amour fou et ultra-référencé pour la culture japonaise, que je partage bien volontiers. Citons encore des passages chantés dans la langue de Molière, souvent de manière à nous prendre de court, et le fan de vieux punk franchouillard que j’incarne ne pouvait qu’être comblé. « Qu’il est bon de chanter dans sa langue maternelle », gueulent-ils. J’approuve, et si j’ai décidément du retard à rattraper, on gardera en tête le bon vieil adage : vieux motard que j’aimais !
Toute plaisanterie gardée, ce troisième opus est bien alléchant, et propose de garder la formule diablement efficace qui a fait leur renommée. Une pochette rappelant Gundam, un titre baptisé "Third Strike" que j’espère être une référence à la meilleure version de Street Fighter de tous les temps, et un autre baptisé "Raijin", dieu de la foudre et du tonnerre (deux possibles références impromptues aux jeux de combat !). Pas de doute : on reste sur du délire de gros otaku qui s’assume. Mais à part le bien nommé "The Anthem" et son hommage évident à Ken le survivant (que l’on aurait imaginé apparaître bien plus tôt finalement), le reste de la galette tient sur ses deux jambes sans avoir recourt à l’emprunt, sans plonger trop profondément dans la masturbation de weeaboo avide de génériques d’anime. Sans surprise pour celles et ceux suivant le groupe depuis ses débuts : un constat rassurant si, comme moi, vous pénétrez leur univers avec ce troisième opus.
Les dix titres sonnent comme une grêle d’uppercuts. C’est puissant, bruyant, explosif, violent. Dès la plage tutélaire, survenant après le court "Anthem" susmentionné, Rise of the Northstar ne nous fait aucun cadeau, aucune concession. Musclé et lourd à souhait, son refrain au plus simple que possible annonce déjà de beaux bleus lors de futurs concerts. "Third Strike" est presque une suite à "Showdown", tant il suit un schéma similaire, jusqu’au refrain simple et dévastateur. Le tout aussi rudement nommé "Crank It Up" change un chouïa la formule, pour une rythmique presque martiale et percutante à fond. Le tout est bercé par des passages pleins de reverb (on adore toujours autant ici !) en alternance avec un refrain qui, une fois encore, est aussi simple que puissant… Et un peu de français, pour les passages aux allures de hip-hop, encore une force du groupe !
"One Love" garde et renforce encore d’un cran cette couleur hip-hop. Désolé si vous avez pris le titre pour l’annonciateur d’une pause bien méritée… On prend les mêmes et on recommence ! "Shogun No Shi", en plus de faire revenir le Japon dans l’équation, est peut-être le titre le plus rapide de la galette. Il semble tout droit sorti d’une partie haletante de Killing Floor 2 (pour rester dans les refs de geek). Mais "Clan", le titre qui suit, n’est pas avare en vélocité et en vacarme non plus. Il surprendra par contre par son final, full instrumental et au pont marqué. "Raijin" traîne un peu plus la patte pour nous garnir de riffs lourds, alors que "Golden Arrow" revient à la charge pour nous gratiner de gros shred poisseux. Aucun risque à prétendre d’avance qu’il fera TRES MAL en live ! Enfin, "Rise [ライズ]" balance entre la dernière salve de roquettes et la grandeur, avec des riffs éthérés, sublimés sur un pont très technique emprunté au heavy.
Ce "Showdown" est un sacré parcours. Ce qu’il manque un peu en diversité (hormis peut-être sur Rise et Clan), il le gagne au contraire par une constance dans sa puissance. Et avec dix titres, presque tous autour des trois-quatre minutes, il parvient à être suffisamment concis pour ne pas lasser. Au contraire, cette galette nous fournir une salve de mitrailleuse ne laissant que les guerriers les plus aguerris dans son sillage. Clairement loin d’être le plus mauvais album pour découvrir le groupe… Aux fans de la première heure de décider s’il est encore plus que cela !