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Ale

STAHLMANN - Addendum


Genre : Neue Deutsche Härte

Pays : Allemagne

Label : Out Of Line Music

Date de sortie : 29.09.2023

Il m’est difficile de juger la NDH à sa juste valeur, pour un petit paquet de raisons. D’une part, c’est avec elle que j’ai découvert le metal, longtemps avant de l’apprécier, et elle aura toujours une place importante dans ma culture musicale, comme d’autres références du metal indus (Rammstein et Rob Zombie, mais aussi les plus confidentiels finlandais de Turmion Katilot). Une appétence évidente en sachant que mes premiers contacts avec la musique dans son ensemble se sont faits au travers des vinyls techno de mon cher paternel. Une comparaison éloignée, certes, mais une porte d’entrée facilitée par la multitude de sonorités excentriques et inventives proposées au sein des albums les plus audacieux et expérimentaux du genre. C’est toutefois avec amertume qu’il faut bien se rendre compte que cette époque de la NDH est définitivement derrière nous, les quelques vétérans du genre ayant changé de registre, et les groupes plus récents s’empressant de leur subtiliser leurs atouts sans toutefois les maîtriser.

Stahlmann est tantôt vu comme l’un des meilleurs crus de cette nouvelle génération de NDH, tantôt comme un groupe allemand parmi tant d’autres, utilisant vite fait quelques touches électroniques pour la forme. Je dois admettre qu’en féru de "tanzmetal" de la première heure, nageant entre les rythmiques folles et froidement mécaniques de Die Krupps et Das Ich, le groove piquant de KMFDM ou encore la férocité martiale des premiers faits d’armes de Rammstein et Oomph ! (dont je défendrai toujours l’album éponyme avec véhémence et passion) … Bah Stahlmann fait quand même office de contrefaçon hongkongaise. Un trait partagé par beaucoup trop de groupes de leur génération comme Unzucht et Schattenmann (dont le dernier album, "Dia De Muertos", héritait d’un triste bilan de la part de votre serviteur).

La galette débute avec "Tanzen", qui aurait pu être une curieuse et surprenante cover de Tragic Error, mais qui s’avère plutôt être une référence au côté très "dansant" de ce genre de metal, lorgnant entre l’ambiance concert et la boîte de nuit. Calmez-vous de suite : on ne retrouve pas vraiment de relents d’EBM pour confirmer nos attentes. On a plutôt un titre qui joue la carte du grandiose et de l’émotion d’entrée de jeu. Une grosse voix grave qui nous accompagne, pour débouler sur un refrain simple et explosif… Classique. Désespérément classique même. Ironie du sort, le remix proposé en fin de parcours est largement meilleur, se parant de sonorités allant du côté de la darksynth, pour un titre plus lourd et mélancolique. "Faust Zum Himmel", co-écrit par Chris Harms de Lord of the Lost, s’en sort un peu mieux. On ne peut s’empêcher de penser aux dernières productions d’Oomph ! Mais au moins il y a un groove un peu péchu… qui n’empêche pas le groupe de repartir vers du grandiloquent au moment du refrain. Du vrai Oomph moderne, vous dis-je ! "1000 Gruende" est un “Tanzen” 2.0, et souffre de défauts similaires, simplement sous forme de power ballade un peu kitsch. Ce qui fait de "Goetter Weinen Nie" le meilleur titre presque à défaut de cet EP. Calme, mécanique, au point de devenir monotone, on lui reprochera de ne pas balancer la purée au moment opportun. Mais sa "vibe", son atmosphère, demeure plus sympa que les trois titres précédents.

Alors oui, on saluera très volontiers l’audace de sortir un EP juste avant de repartir en tournée. Mais si Eisbrecher a encore quelques beaux restes, il faut admettre que Stahlmann, du haut de leurs sept albums et maintenant deux EPs, peinent grandement à se démarquer, à trouver leur propre truc, ou au moins à s’inspirer des éléments les plus significatifs. En l’état, on retrouve un énième CD rempli de titres pas scandaleux, mais aussi terriblement ennuyeux et similaires. Rendez-nous l’expérimentation dans la NDH bordel !


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