Genre : Sludge
Pays : France
Label : Source Atone Records
Date de sortie : 24.11.2023
Fidèle à mes habitudes : je débarque sans crier gare pour découvrir un groupe déjà bien implanté dont je ne connais rien, et je me surprends à être surpris (!!) par leur musique plutôt sympathique et différente de ce que je maîtrise plus ou moins. Énième avertissement donc : ce quatrième album de Sycomore est mon premier, mais il donne déjà très envie de rattraper le retard.
Il faut dire que plusieurs aspects prennent de cours l’audiophile lambda. Des chansons aux titres étonnants comme "Drink Water", "Slurs" ou "Captain Vitamin", ou la longue pause ambiante sur ce dernier titre, occupant à lui seul presque dix minutes sur les cinquante que compte la galette. Mais on balaye bien vite ces excentricités pour se concentrer sur la voix décharnée, la gratte lugubre et la batterie puissante du trio, nous aguichant titre après titre par leur groove ravageur. Je n’ai pas du attendre bien longtemps pour tomber sur mon morceau favori de cet opus : "Like Sulfur" et son chant presque torturé, étouffé par un mur de son apocalyptique… se mutant en véritable course cacophonique entre le premier et le second refrain… pour se clôturer par un bouquet d’instruments en relative "accalmie", malgré l’impact de ceux-ci. Le fameux "Drink Water" poursuit les hostilités, avec une gratte plus lumineuse, presque sautillante, et clairement pas avare de nous montrer quelques prouesses de bon aloi. Le second tiers du titre devient subitement presque minimaliste… calme et doucereux, avec une timide voix lointaine qui vient poindre au loin… avant de repartir pour un dernier tour de piste bien musclé, évidemment !
"Masquerader" est une autre pépite de l’album, peut-être l’une des plus féroces. Elle pète de partout, elle joue avec les rythmiques, en les gardant toujours puissantes et enragée, comme une chaîne de tronçonneuse gorgée de sang. Le titre parvient à ne jamais ennuyer, tout en restant constamment costaud et bruyant. Difficile de ne pas accorder une petite mention à "Slurs" et ses allures de titre post-metal, en tout cas dans son intro, avec son pas lent et atmosphérique, et cette voix perdue dans l’espace, résonnant dans le lointain… Même chose pour "Hear The Wind" et son intro qui se joue de nous, à nous faire croire que le titre ne démarrera jamais… Pour ensuite fluctuer à nouveau avec le tempo pour titiller nos attentes, avant de nous hurler au visage lorsqu’arrive la barre des deux minutes. L’ensemble devient alors enragé… avant de recommencer ce tour de manège une, puis une deuxième fois. Et terminer par une nouvelle démonstration instrumentale, se muant peu à peu en bourdonnement mécanique jusqu’à finir le titre sous la rythmique de perçue aux allures de tambours de guerre…
Beaucoup d’adjectifs étranges et d’approximation maladroites dans cette chronique, qui ne devrait finalement vous dire qu’une chose : Sycomore vient de sortir un nouvel album et c’est quand même vraiment bien, avec pas mal de titres riches où le groupe s’amuse à nous prendre à revers.