Genre : rock’n’roll
Pays : Italie
Label : Go Down Records
Date de sortie : 09.02.2024
L'Italie n’a décidément de cesse de me surprendre ! Alors qu’elle est rarement mentionnée lorsque l’on évoque les cadors du rock et du metal (et leurs dérivés respectifs), la scène italienne pleut littéralement de projets oufissimes ces dernières années, que je n’ai de cesse de découvrir au gré des chroniques. Celle d’aujourd’hui concerne "The Devils", un duo s’essayant au genre gargantuesque du Rock’n’roll (quoiqu’il on déjà bien transformé l’essai : on en est au quatrième album tout de même !). Et oui : Rock’n’roll… pas Hard Rock, déjà un bon point pour sortir (un peu) des sentiers battus ! Et cette pochette, rockabilly à souhait, laisse croire que le duo n’a rien de fans passéistes qui en font des caisses sur une période révolue, mais qu’ils maîtrisent bien leur sujet et sont prêts à en découdre.
OK, on doit l’avouer d’emblée… La guitare est bien lourde et saturée, bien plus que ce que l’on imaginerait d’un bon vieux rock à papa très dansant. Ce qui n’enlève rien à la capacité du groupe à nous faire gigoter les épaules avec des accroches bien senties, une constante tout au long de l’album. Les titres sont puissants, survoltés, presque étouffés par leur propre puissance. La voix est forte, masquée par les instruments, eux aussi bien décidés à se faire entendre. Cela donne des titres fracassants, qui gardent toujours un côté délicieusement groovy. En titres remarquables, citons en vrac "Mr. Hot Stuff" et sa guitare sautillante, ou l’incroyablement langoureux et tendre 'Til Life Do Us Part", sans oublier la volée de pétards sur "Roar II", suivi de l’encore plus survitaminé "Shake Em" ! Comment passer outre le flow de "Teddy Girl Boogie", lui aussi diablement accrocheur et millimétré ? Trois titres lorgnant autour des 2 minutes, pour une précision chirurgicale dans leur impact.
La seconde moitié de titres qui constituent l’album ils ne sont bien sûr pas en reste en termes de patate. Mais on va la faire courte pour une fois : on aimerait plus de voix pliée sous les effets et de relents bluesy, parce que ça donne une profondeur d’autant plus appréciable à un genre devenu désespérément classique. Merci l’Italie : vous avez tout compris bien mieux que beaucoup de formations anglo-saxonnes !