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Ale

THE FORESHADOWING - New Wave Order


Genre : Goth Rock

Pays : Italie

Label : Lifeforce Records

Date de sortie : 15.11.2024

 

Tout d’abord la bonne nouvelle : ENFIN un groupe qui se revendique du genre du goth rock et qui possède RÉELLEMENT des relents gothiques, pas juste du symphonique en robe noir ! Cela fait rudement plaisir d’avoir du spleen à gogo et un chant posé mais avec de la peine dans la voix. Certes, les Italiens ne nous délivrent pas vraiment de titres très dansants et n’abusent ni des voix caverneuses ni des synthés. Malgré ce que le titre de la galette suggère, on n’est pas trop dans la new wave non plus, et plus volontiers dans une sorte de rock un peu musclé, lorgnant du côté du metal un peu bresom afin de nous envoûter tout de même. On n’entre pas en transe, mais on apprécie les ambiances froides et mystiques, portées par des textes entre macabre et fatalisme pour une poésie noire qui, pour le coup, s’inscrit pleinement dans les codes des musiques gothiques.

Et en fait, c’est peut-être ça le point fort du groupe : ne pas se limiter à une esthétique ou quelques thématiques, mais bien de fusionner les influences pour proposer un produit, si peut-être pas unique, au moins un poil plus frais que les innombrables clones parfois paresseux, parfois bons mais souvent cadenassés à leurs aïeuls… méconnus, voire inexistants pour le grand public. Sempiternels classiques pour une niche de goth kids farouchement dédiés à faire perdurer la scène. "New Wave Order" joue dans la finesse et l’équilibre : on n’a peut-être pas les rythmiques dansantes des genres plus électroniques, mais on vous gage de ne pas dodeliner en écoutant "Judas Had A Friend" ou "Bound For Ruin" (ce dernier ayant un pont sympathique, mais presque honteusement court !) On ne versera peut-être pas de larmes sur "Last December", mais on écoutera solennel ce titre posé à la teinte douce-amère. "Lobbies" donne lui aussi un côté fragile et tendre, tant dans le son que dans sa mélodie. La voix est calme, presque berçante, même lorsque les instruments s’affirment. "Our Nightmares Call" est une maestria, et évoque un étrange mélange entre un titre post-rock bien éthéré et un texte de Depeche Mode ("walking in your shoes…", ça ne s’invente pas !), on est encore sur un titre tendre, révélant des faiblesses misent à nue sans basculer dans la rage ou le déprimant, bien que le titre nous tire vers les abysses à petit feu, instiguant subtilement sa profonde mélancolie.  "Heraclitus" est du même acabit, tandis que "Eyes Of A Dawn" change totalement de registre avec son mix de chant clair et éraillé, pratiquement démoniaque, pour un titre à l’ambiance d’apocalypse. Tous les deux sont très bons aussi. "Vox Dei" enfin est atmosphérique à souhait et semble ne pas vouloir s’arrêter… nous faisant croire à deux reprises que ce titre gonflé d’énergie du désespoir est sur le point de clore l’album, pour au final nous laisser contempler, le temps de quelques instants, le spectacle dont on vient de nous gratifier. Cette outro, longue de presque deux minutes quand même, rend le titre mystérieux, inquiétant, et surtout… mémorable !

Finalement, cet album n’est peut-être pas tant gothique dans sa présentation et ses sonorités que dans son approche, son fond. Il rappelle plus volontiers notre niche metal, si souvent rattachée à la scène alors qu’elle ne l’épouse que trop rarement. Le doom et le black en empruntent parfois quelques atouts, mais cela s’arrête souvent là, et il n’y a finalement que la dégaine des fans qui, parfois, s’entrelacent. Mais c’est justement parce que The Foreshadowing parvient à proposer quelque chose de peu commun avec des éléments pourtant très banaux qu’il marque autant. Et puisqu’en plus le plaisir est lui aussi présent… on n’aurait bien tort de s’en priver ! 




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