Genre : Cybergrind
Pays : Etats-Unis
Label : Prosthetic Records
Date de sortie : 16/08/24
Bien que la scène soit relativement récente et nébuleuse (ou tout du moins : elle ne commence réellement à faire parler d’elle que depuis une petite poignée d’années), tout chez Thotcrime fleure bon la nouvelle vague punk (au sens idéologique du terme… mais un poil esthétique et musical aussi !) Le nom du groupe, son line-up, le titre de l’album, le choix de son (fabuleux) artwork, la durée des titres autant que leur rage foutraque… Pas de doutes, on est bien sur un projet « queercore » comme on en trouve de plus en plus ! Un ensemble de petites curiosités très brut de décoffrage, très engagées et totalement explosives.
Le flair n’a pas loupé : on est sur un album déjanté, éparse, fou et furieux. "Behind The Cracks" est un gros délire electro festif pétaradant. “We Hope Some Good May Come Of This” parlera plus aux metalleux sans doute, mais le morceau est peut-être plus enflammé encore, un vrai rouleau compresseur de violence hurlée. "Existent" semble tout droit sortir d’un jeu vidéo edgy, sombre et sanglant, à la Unreal Tournament, Postal premier du nom ou Anarchy Reigns… tous d’excellents choix pour accueillir le bordel monstre de Thotcrime finalement. Le titre qui suit, "Beyond The Journey’s End" s’engouffre encore plus dans cette brèche, avec ses sonorités chiptune enchanteresses et sa guitare maousse et incisive. Et alors "The Wrong Way" … on le croirait tout droit sorti d’un album de Katy Perry en début de carrière ! C’est coloré, dansant à fond et salement fun. "My Final Escape" va encore plus loin dans son utilisation du chiptune, allant frapper à la porte de la nintendocore pour ajouter encore un ingrédient dans le mixeur ayant généré ce chaos des plus jouissifs.
Il faut toutefois établir une petite mise en garde : un tel album n’est pas facile d’accès, et viendra sans doute décontenancer un lectorat rigoureusement metalleux… Mais ce n’est pas l’expérimentation, le bruit ou l’extravagance qui risque de faire peur à fans des fans de metal, si ? "Connection Anxiety" est une simple formalité si le mouvement queercore et ses divers embranchements musicaux vous sont déjà familiers. Et si au contraire, ça ne vous évoque rien… L’album fait moins d’une demi-heure, vous serez vite fixés ! Mais il ne vous laissera probablement pas indifférent.