Genre : Post Rock
Pays : Pologne
Label : Nebula Records
Date de sortie : 08.11.2024
Le résumé rapide ? Tides From Nebula fait absolument tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un post-rock de qualité. C’est planant, c’est chargé d’émotions très variées, ça joue avec les rythmiques et les ambiances pour un cocktail très divers. C’est mélodieux, ça sonne toujours juste et ça coule tout seul le casque vissé sur les oreilles. Voilà pour le TL;DR. Mais si vous êtes partants pour en lire un peu plus, on peut décortiquer.
Malgré des intitulés souvent macabres ("Burned To The Ground", "The Haunting", "The Sweetest Way To Die”, “In The Blood”), la musique du trio polonaise n’est jamais abrasive ou morose. Tout n’est pas forcément joyeux ou cristallin évidemment… On pense par exemple à "Rhino", titre le plus court de l’album hormis l’interlude "Ashes" : il est plus explosif et criard, il vrombit tout du long et décoche une salve de flèches dévastatrices. Son opposé polaire est peut-être "Flora", ne s’emballant que par petites doses et offrant plutôt une balade tranquille et bien moody tout du long de ses presque sept minutes. "The Sweetest Way To Die" porte bien son nom aussi, partant dans des envolées caverneuses mais parvenant à se montrer plus mélancolique et joliment théâtrale que basculant vers un spleen déprimant. "The Great Survey" fonctionne avec un crescendo magnifique, qui coule d’un flot limpide et imperturbable. Alors que le morceau se pare petit à petit de toujours plus de puissance, tout s’imbrique à la perfection, offrant une formidable traversée. "In The Blood" est un autre de ces longs fleuves tranquilles, un vrai bonbon doux au possible, qui donne de quoi se laisser porter dans le cosmos, de couper un instant le flux de notre pensée pour aller rejoindre directement notre réservoir à rêves. Et alors le début de « Fearflood » semble tout droit sorti de la bande-son d’un film à l’esthétique cyberpunk, glacée et lardée de néons roses et bleus électriques, avant de rebasculer vers la lumière et la grandeur du reste de la galette.
On ne fait que se régaler de titre en titre avec "Tides From Nebula". Rien n’est à jeter… Tout fonctionne et tout est parfaitement à sa place. Un pur délice en la matière. On y aura peut-être aimé un riiien de coffre en plus, le temps d’un titre ou deux, mais c’est vraiment histoire de dire qu’il n’est pas parfait cet album. Et il n’est pourtant vraiment pas loin de l’être. Quel voyage !