Genre : Folk Metal
Pays : Îles Féroé
Label : Metal Blade Records
Date de sortie : 12.04.2024
Dire de la musique de Týr qu’elle est épique et grandiose serait un fameux pléonasme. Même s’ils se rangent plus volontiers du côté du Folk Metal (voire du Viking Metal, pour celles et ceux qui perçoivent ça comme un genre à part entière…), ils font malgré tous les yeux doux au Power. Et à moins de s’y prendre vraiment comme un pied, le power puise toute sa force dans son côté épique et tonitruant justement. On y rajoute des paroles chantées en féroïen sur la moitié des titres pour cocher la case « folk », et je pourrai fermer ma chronique ici que vous ne seriez pas vraiment mieux informés sur la qualité de ce "Battle Ballads". Alors disséquons un peu cela.
Déjà, contrairement à ce que le titre laisse suggérer, l’album n’est pas composé uniquement de ballads, et heureusement finalement. Par contre, il est indubitablement lyrique et grandiloquent ! Les chœurs, presque religieux, se retrouvent ainsi sur le somptueux "Hangman", disposant d’un pont succulent. Mais aussi sur "Row", véritable surprise de l’album. On jurerait le titre plus long que sa durée très sommaire de 3 minutes 49. Et pourtant : il donne vraiment la sensation d’un titre presque cinématographique ! Le calme olympien, minimaliste et pourtant fort de "Torkils Døtur", mettant presque 3 minutes et demies pour réellement s’emballer, donne son sens au titre de l’album. On a une vraie power ballad, à la fois sensible et inspirante. A contrario du titre "Power Ballad", qui n’est pas du tout une ballade… un comble ! Et sans vouloir mentionner Dragonforce inutilement, d’autant plus que Týr leur est plus ou moins contemporain, "Axes" et "Vælkomnir Føroyingar" ne sont pas très éloignés de "l’extreme power metal", devenue marque de fabrique des britanniques. On n’est peut-être pas sur du jeu capable de dépasser les limites de vitesse… Mais bon sang, que ça cavale !
"Causa Latronum Normannorum" forme l’évident magnum opus de l’album (avec "Row", j’insiste !), et il a tout pour l’être : dernier morceau, l’un des titres les plus longs, au rythme posé mais au chant puissant, et une marge de progression qui font du titre une sorte de mini-récit épique, forcément facilité par ce mélange de féroïen et de latin. On aurait peut-être apprécié un ultime sprint pour conclure l’album avec perte et fracas, mais ça n’empêche pas le titre de s’illustrer pour autant, précisément par son pas lent et décidé.
Rien d’extrêmement nouveau du côté de Týr donc, mais ça fait toujours plaisir de les retrouver, d’autant plus qu’ils prennent désormais bien leur temps entre chaque album depuis "Valkyrja" en 2013… Deux albums en dix ans, c’est relativement peu ! Mais ça laisse le temps de les retrouver avec plaisir à chaque nouvelle incursion. "Battle Ballads" ne déroge pas à la règle.