Genre : Blackgaze / post hardcore / post-metal
Pays : Danemark
Label : Coups De Couteau (France)
Date de sortie : 02.02.2024
La formation danoise interpelle, et me facilite pas la tâche d’entrée de jeu. D’une part, il s’agit de leur tout premier album propre, après un split réalisé avec Mill et Taagebue en 2022 (enfin… ils ont sorti un titre quoi), ainsi qu’un EP la même année. D’autre part, ce premier LP sort sur pas moins de QUARANTE-SIX LABELS, d’où le choix par défaut du label français. Enfin, leurs chansons ont chacune un titre en danois… Et ces titres sont plutôt longs en plus ! Il n’est pas donc pas impossible que j’écorche leur orthographe. Je vous présente mes excuses d’avance. Cela étant dit, qu’est-ce qu’ils ont dans le ventre ces danois ?
Et bien manifestement : beaucoup de rage, beaucoup de rancœur, beaucoup de désespoir aussi. Le background derrière l’album est pour le moins tragique : chacun des quatre titres évoque le sort funeste de proches du groupe, décédés de cancer et d’autres maladies graves. Un cri du cœur qui se ressent pleinement dans leur musique : abrasive, hurlante, explosive. Le groupe met en avant le pouvoir et la puissance cathartique de la musique, phénomène amplement compris par nous autre metalleux avides de défoulement. Chaque chanson devait d’abord porter le nom de chacune des personnes dont l’histoire nous est contée, avant que la belle-sœur du chanteur ne décède subitement… Occasionnant un changement de nom jugé « plus approprié » pour chacune des chansons. Pour couronner le tout : l’album a pris du retard, comme tant d’autres, en raison de la pandémie. Autant de tragédies et de moments durs qui, on l’imagine, doivent contribuer à faire de cet album un bébé ayant eu du mal à sortir, et le réceptacle de bien des souvenirs douloureux.
Mais musicalement, ça donne quoi ? Et bien, si la formule est plutôt soignée et témoigne des émotions très fortes ayant mené le groupe à composer de tels titres douloureux, il faut constater que les quatre titres… Sont plutôt similaires. Un choix conscient face à des histoires et destins similaires, fait à la fois d’espoir et de souffrance, de tristesse autant que d’ultimes joies ? Peut-être bien. Mais il faut toutefois accepter de suivre un chemin souvent paisible, allant crescendo vers la douleur intense, repartir vers l’accalmie avant un ultime soubresaut de puissance, comme un intense cri du cœur venant nous piquer une ultime et douloureuse fois. Le groupe parvient à nous faire ressentir son passé tragique, son combat même face aux maladies lentes et pénibles des proches. Mais musicalement, nous ne voyons qu’une seule facette du quatuor. Il serait bien malvenu de le leur reprocher, tant leurs motivations sont fortes et intimes. Mais on est curieux d’entendre ce que donnera le groupe dans le futur, avec l’évolution de leurs sentiments au travers de leur long périple vers la guérison. Nos sincères condoléances les amis.