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Genre : Psych/Krautrock
Pays : Allemagne
Label : Stickman Records
Date de sortie : 22.11.2024
Vieux motard que j’aimais comme on dit ! L’album de Weite est peut-être sorti il n’y a pas loin de deux mois, mais il est loin d’être trop tard pour découvrir ce que les berlinois nous réservent sur ce deuxième opus, sortant à peine plus d’un an après le précédent. Doit-on y voir la fougue de leur jeunesse, un coffre à idées débordant ou simplement la triste réalité de l’industrie musicale actuelle, imposant aux artistes d’être présents presque constamment pour ne pas disparaître dans les limbes ? Peut-être un peu des trois… mais on espère surtout les deux premiers. Bref.
Le press kit décrit la musique du groupe comme étant du krautrock à la sauce psychédélique, mais on y retrouvera de nombreux éléments de post-rock aussi. Peu de titres, mais à durée (très) extensibles. Absence totale de chant pour se focaliser sur les instruments. Et un ensemble d’ambiances s’imbriquant parfaitement ensemble pour nous délivrer un récit suivi qui, vous l’attendiez venir, s’apprécie d’autant plus au casque et à tête reposée, pour pleinement s’immerger dans son ode à la rêverie, ses envolées oniriques et sa délicate douceur. Celle-ci est d’autant plus évidente lors des interludes que sont "(einschlafphase)", aux sonorités pratiquement cosmiques et "Woodbury Hollow", lui carrément champêtre et très reposant. Les titres plus longs ne sont toutefois pas en reste, mais ils se permettent d’utiliser leur longueur pour jongler un peu plus avec les rythmiques et les tempos. On ne prétendra pas que "Eigengrau" et "Roter Traum" sont particulièrement explosifs bien sûr… Mais ils accommodent leurs boucles répétitives, et donc forcément hypnotiques, avec un chouïa de puissance de temps à autre, sans pour autant nous sortir de notre torpeur et au contraire rajouter un peu de corps à des titres très tranquilles. Tout l’album coule d’un mince filet songeur et apaisant, et se clôture en beauté avec "The Slow Wave", qui porte rudement bien son nom puisqu’il ralenti encore un peu la cadence pour un titre paisible comme le roulis des vagues. On a bien une petite pointe de fulgurance sur le dernier quart pour offrir un final en apothéose, mais c’est vraiment ce parfum d’insouciance et de volupté qui se place comme mot d’ordre de ce final… et plus globalement de l’opus en fait.
Que dire de plus ? Le groupe ne sort pas des sentiers battus et pourtant, il nous fait planer en dehors de ce monde. Ce deuxième album est d’une grande qualité déjà et c’est enthousiasmant pour la suite. Ils doivent regorger d’idées, et on imagine un troisième opus sans trop tarder… mais ne risquez pas le burnout pour autant les gars !